Une heure et demie d'entretien, ça laisse entrevoir des vérités dites de part et d'autre mais aussi des secrets. En disant qu'ils sont allés voir leurs ?'amis américains'', Miaka laisse supposer que la brouille entre le Fpi, parti fort de l'ex-majorité présidentielle qui a porté le combat de Laurent Gbagbo, et les Usa qui ont soutenu la victoire électorale du candidat Alassane Ouattara, est passée. Les incompréhensions sont désormais derrière et les deux parties envisagent des rapports sous de nouvelles auspices. Mais dans son compte rendu, le président intérimaire du Fpi n'évoque pas le sort de Gbagbo alors qu'ils en on discuté avec l'ambassadeur américain, soucieux de savoir si le parti peut avancer et positiver sans attendre forcement le retour de son fondateur. L'on n'a rien su par Miaka, de la position exprimée par le diplomate sur la Cpi dont les Etats-Unis ne sont pas signataires du traité l'instituant. Les questions sur la lutte contre l'impunité, la justice en un mot ont été passées sous silence par l'intérimaire de Pascal Affi N'guessan qui a préféré la formule diplomatique ?'c'était une rencontre positive''. Il est évident que sur ces différents sujets, les Etats-Unis, voire la communauté internationale ne peuvent pas avoir des positions unilatérales comme le Fpi le pouvoir. On peut considérer que les lignes bougent dans l'appréciation de la situation ivoirienne. D'autant plus que, en dépit de ses moyens limités, le Fpi n'abandonne pas l'offensive diplomatique aux seules arcanes du pouvoir. Il s'y est aussi investi. Et depuis la première visite de Miaka à Paris, il y a quelques mois (ce qui était autrefois du domaine de l'impensable), les rapports entre la communauté internationale et le Fpi semblent se normaliser. L'appui de celle-ci dans la libération de ses cadres n'est pas à négliger. Par ailleurs selon des indiscrétions presque confirmées par lui-même hier, Miaka Ouretto pourrait se rendre aux Etats-Unis dans les prochains jours.
SD