vendredi 16 aout 2013 par L'Hebdo Ivoirien

Quelque 800 fonctionnaires fictifs ont été découverts dans l'administration publique ivoirienne, après un contrôle mené dans les différents services, a révélé le ministre de la Fonction publique, Gnamien Konan. Cette vaste opération de contrôle opérée visait à démasquer les fraudeurs et à assurer une maîtrise de la masse salariale. Il est reproché à ces personnes de n'ont pu justifier leur situation administrative au moment des opérations de vérifications. Ces "personnes fictives émargeaient à la fois à la Fonction publique et dans le privé, certaines disposaient même de deux matricules", a expliqué le ministre. Lors d'une opération lancée en 2011 pour contrôler les ressources humaines de l'Etat, "2.818 fonctionnaires fictifs ont été sortis de l'effectif de l'État, ce qui a permis une économie annuelle de 9,3 milliards Fcfa", a poursuivi Gnamien Konan. La deuxième opération dite "d'identification et de notation" qui est actuellement en cours, a permis de déceler 7.000 autres personnes en situation irrégulière que le ministre attend pour "justifier de leur présence dans un service".

Mais depuis l'annonce de cet ultimatum, beaucoup dans la capitale économique, sont convaincus que l'opération d'interpellation que prépare Gnamien Konan, commence à prendre des proportions politiques. Car, à en croire des sources proches de la Fonction publique, des centaines de cadres du Fpi contraints à l'exil depuis la chute du régime de Laurent Gbagbo, figurent sur cette liste noire. Des noms comme ceux de Damana Picass, Konaté Navigué, tous deux directeurs d'administration centrale, donc fonctionnaires, tous comme Kuo Téa Narcisse, le chef de cabinet de l'ancien président de la République, le Dr Blé, son médecin personnel, ou encore Gnahoua Zibravi, conseiller de Gbagbo, Sangaré Aboudramane, l'ancien Inspecteur général de l'Etat, émargeaient régulièrement dans les registres de la Fonction publique. Ils sont donc des centaines à se retrouver par la force des choses, dans l'incapacité de justifier leur présence dans leur ancien service. Cela, tout le monde le sait. ??Traiter ces nombreux enseignants du supérieur, ces cadres ou simple agents de l'administration publique obligés de fuir leur pays, de faussaires et de d'agents fictifs, relève tout simplement de la mauvaise foi délibérée et de la volonté de nuire à leur personne'', fait remarquer un enseignant à l'université Alassane Ouattara. Pour ce dernier et pour bien d'autres, Gnamien Konan ne peut pas être du coup être atteint d'amnésie et d'un gros trou de mémoire pour ignorer cette réalité de l'histoire de notre pays. Pour toute réponse, le ministre de la Fonction publique précise que son "objectif est de doter la Côte d'Ivoire d'une administration efficace et non d'une fonction publique sociale où on recrute des gens payés à ne rien faire".

G. Evariste

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023