Chose promise, chose due. Murielle Ahouré avant de s'envoler pour les mondiaux d'athlétisme à Moscou avait promis revenir avec deux médailles. Peu importe la couleur. Et ce pari, elle l'a tenu. En signant un doublé en Argent dans les disciplines reines de l'athlétisme (100 et 200 m), Ahouré a prouvé qu'elle est plus que jamais entrée dans la cour très restreinte des grandes sprinteuses de ce monde. Je veux ramener deux médailles , lançait-elle sous son traditionnel sourire avant d'embarquer pour la Russie. Forte et concentrée, Murielle Ahouré a d'abord fait sensation sur le 100m. Brillamment qualifiée pour la finale, elle est devenue la deuxième femme la plus rapide du monde derrière, l'indéboulonnable jamaïcaine Fraser. Un sacre historique qui fait de l'ivoirienne la première africaine à accrocher un podium au sprint féminin dans un championnat du monde. Mais elle ne s'arrête pas à ce seul conte de fée. La petite Murielle a du très vite ravaler sa joie et descendre de son piédestal pour se concentrer à nouveau sur le 200m. Une discipline qu'elle affectionne mais où elle doit se battre contre les mêmes montres qui dominent le sprint féminin depuis une dizaine d'années. Elles ont pour noms Fraser, Allyson Felix et Blessing Okagbaré. Elle passe sans problème les qualifications et domine sa série en demi-finale. Et le vendredi dernier, elle a fait sensation en finale. Au terme d'une course âprement disputée (qui a couté une déchirure à Allyson Felix), la petite perle du sprint ivoirien a du résister à la charge de la Nigériane Okagbaré pour monter sur la deuxième marche du podium dans un stade qui s'est pris de sympathie pour celle qui n'a que deux ans de haut niveau. Ahouré peut renter en Côte d'Ivoire la tête haute, le cou paré de deux médailles d'Argent et avec tous les honneurs. Elle l'avait promis, elle l'a réalisée. Mission accomplie. Encore bravo championne.
KL