mardi 27 aout 2013 par Le Patriote

Ils ont mis finalement à exécution leur mot d'ordre de grève. En effet, l'arrêt de travail annoncé par les transporteurs, pour la période allant du 26 au 30 août, a été largement suivi dans le district d'Abidjan. Conséquence : de nombreux Abidjanais ont eu d'énormes difficultés à rallier leur lieu de travail. Ils étaient amassés aux abords des routes, dans l'espoir d'avoir un taxi pour se rendre à leur lieu de travail ou pour vaquer à leurs occupations. Mais leur attente a été veine car les quelques chauffeurs qui ont voulu ruser avec la grève ont vite revu leur position au risque de se faire agresser par ceux qui tiennent au respect scrupuleux du mouvement d'humeur. Les populations abidjanaises ne s'attendaient pas à cette grève. Puisque dimanche dernier, au journal de 20h de la Rti 1, ceux qui prétendent être les initiateurs du mouvement ont annoncé la suspension de la grève. Et appelé leurs camarades à travailler. Le directeur de cabinet du ministre des Transports devrait lire un communiqué appelant au respect du protocole d'accord. Mais nous avons été surpris de voir à la télé, notre seule déclaration qui a été diffusée au journal de 20h. Face donc à cette situation, nous avons demandé à nos camarades d'entamer la grève, explique Touré Adama, président de la Coordination nationale des gares routières de Côte d'Ivoire. Du côté du ministère, on soutient que le communiqué est connu de tous. C'est celui relatif au protocole d'accord de novembre 2012. Quant aux usagers, les plus gros perdants dans cette affaire, ils désapprouvent le double langage des transporteurs. Ils ont annoncé à la télé que la grève est suspendue mais à ma grande surprise, je constate qu'ils n'ont pas tenu parole, grogne Dago Pauline, employée de banque. Il faut qu'on nous respecte. On dit une chose et on fait le contraire. Ce n'est vraiment pas sérieux de la part des transporteurs, renchérit Michel Ouattara, agent de sécurité. Les grévistes dénoncent le maintien des taxis inter communaux dans le transport urbain, au motif que ces véhicules ne remplissent pas les conditions pour exercer cette activité. Ils ne possèdent aucune pièce les autorisant à faire le transport urbain. Nous avons tous les documents de transport et ils nous livrent une concurrence déloyale. C'est inadmissible ce qui se passe !, fulmine Dembélé Mory, membre fondateur de l'Union patronale des exploitants et propriétaires des taxis compteurs de Côte d'Ivoire. Ce dernier accuse la tutelle de ne rien faire pour mettre fin au règne des taxis intercommunaux. Touré Adama est du même avis. Il explique que depuis l'avènement de ce type de transport, la recette des taxis compteurs a fortement baissé. Nous payons des taxes pour faire le transport. Les taxis intercommunaux ne payent aucune taxe et on leur permet de faire le transport. Depuis leur apparition dans le secteur du transport, le nombre des taxis compteurs est passé de 15000 à 9000. Nous demandons qu'ils se retirent, purement et simplement du transport, martèle Touré Adama. Ajoutant qu'il ne comprend pas le laxisme des forces de sécurité sur la question. Faux, on ne leur livre pas une concurrence déloyale. Nous, on part d'un point A à un point B. Alors qu'eux, ils sillonnent tout le district. De quelle concurrence déloyale parlent-ils ! , rétorque Diallo Soumaïla, président des chauffeurs de taxis intercommunaux d'Abidjan. Pour Diallo, les raisons évoquées par les initiateurs du mouvement ne sont pas valables pour déclencher un arrêt de travail. Selon une source proche du ministère des Transports, un accord aurait été trouvé hier, entre les grévistes et ledit ministère. Et la même source d'ajouter que les taxis compteurs devraient reprendre du service ce mardi matin. Un autre groupe de transporteurs a quant a lui été reçu hier par des conseillers du Premier ministre, à la Primature. Et ces conseillers ont promis rendre compte à leur patron. Mais pour l'heure, les transporteurs sortis de la Primature ont affirmé qu'aucun accord n'ayant été trouvé, la grève est maintenue.

Zana Coulibaly

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