mardi 27 aout 2013 par Le Patriote

Le chef central de Gagnoa fait dans cet entretien le bilan de la visite du président de l'Assemblée nationale à Gagnoa. Il répond aussi aux cadres du FPI qui l'accusent d'avoir reçu de l'argent du pouvoir en place.

Le Patriote :Chef , une certaine presse fait croire que vous auriez reçu de l'argent du pouvoir en place pour faire venir le président de l'Assemblée nationale à Gagnoa .Quelle est votre réaction sur cette accusation?

Gbizié Lambert : Ecoutez! Tout ce qui se dit est faux. Nous n'avons jamais reçu un seul centime pour faire venir Soro chez nous. Ceux qui racontent ce genre de choses veulent noyer le poisson. S'ils pensent que nous avons reçu de l'argent, nous leurs demandons aussi d'aller prendre pour eux. Qu'ils sachent que l'argent ne fait pas tout. L'argent ne peut pas faire revenir la paix. Nous avons une mission de réconciliation et c'est ce que nous sommes en train de faire. Nous voulons en outre que notre région soit développé. Sachez que c'est grâce à notre démarche que quatorze pro-Gbagbo ont été libérés récemment. Ceux qui parlent ne savent de quoi ils parlent. Les pro-Gbagbo disent que j'ai trahi la lutte. J'ai trahi quelle lutte ? Moi, je ne fais pas la politique. Je suis un chef qui est le représentant de l'Etat dans son village. Mais si c'est pour la réconciliation et la paix qu'on me menace de mort. Je suis prêt à mourir pour cela. J'irai jusqu'au bout de ma mission.

LP : Président, nous avons appris que certains cadres pro-Gbagbo de la région man?uvrent pour votre destitution. Le savez-vous ?
GL : Oui, je le sais. Mais, je sais que les chefs ne pourront jamais le faire. C'est de façon collégiale que nous avons décidé de faire ce travail de réconciliation nationale. Certains chefs m'ont même approché pour me demander de continuer sur ma lancée et qu'ils sont unis derrière moi. Ceux qui man?uvrent pour ma destitution se fatiguent. Les chefs ne sont pas à la solde de qui que ce soit. Nos enfants cadres doivent se ressaisir. Nous ne faisons pas la politique. Nous plaidons simplement pour eux auprès du pouvoir en place pour que leurs comptes soient dégelés. Mieux pour que certains Ivoiriens qui sont en exil puissent rentrer dans leur pays. Car, la Constitution interdit à un Ivoirien d'être en exil.

LP : Chef, quel est le message que vous lancez donc à vos enfants pour qu'ils reviennent à de meilleurs sentiments ?
GL : Nous leur demandons de cultiver la paix, d'avoir un esprit de réconciliation et de cohésion. Qu'ils acceptent de se réconcilier avec eux-mêmes. Ils doivent nous suivre, parce que nous ne sommes pas dans le faux. Nous leurs demandons aussi de développer notre région. Ils doivent respecter ceux qui incarnent les institutions de la République .C'est de cette façon que nous allons avoir la paix définitive.

LP : Quels sont les acquis que vous avez obtenus de cette visite du président de l'Assemblée nationale chez vous ?
GL : Nous avons obtenu la construction de l'école primaire de Gnabgodougnoa qui portera le nom Guillaume Soro, le président de l'Assemblée nationale. D'une valeur totale de 15 millions FCFA, l'école primaire Guillaume Kigbafori Soro viendra renforcer l'ancienne école, construite depuis les années 1960. Notre enfant a aussi promis de réhabiliter l'appatam de Gnaliépa qui a été bâti en 1983. Le deuxième homme fort du pays a aussi financé la construction de l'appatam du chef Gbizié Lambert, chef central du département de Gagnoa. Il s'agit là, précisément, d'un appatam, couplé d'une administration et d'un restaurant-bar d'une valeur de 7,4 millions FCFA. Il va aussi construire le siège du Conseil des chefs bétés.

LP : Vous êtes donc satisfaits de cette visite que certaines personnes ne voulaient pas.
GL : Effectivement, c'est pour cette raison que je voudrais au nom du conseil des chefs de villages de Gagnoa rendre hommage au président de l'Assemblée nationale Guillaume Soro et au chef de L'état pour tout ce qu'ils font pour le peuple bété de Gagnoa. Nous n'allons jamais être en marge de la réconciliation. On tient vivement à leur dire merci. Nous les soutenons. Je profite aussi de votre journal pour lancer une invitation au Président de la République pour qu'il vienne en visite d'Etat chez nous, car nous avons soif de le voir.

Gervais Amany à Gagnoa

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