Le président du comité d'organisation de la cérémonie de réception des ex-détenus pro-Gbagbo, Sébastien Dano Djédjé a beau jeu de se réjouir dans son discours, de la forte présence des siens ce samedi 31 août 2013. Cette cérémonie a battu le record de mobilisation post 11 avril dans ce qui sert désormais de siège provisoire au Fpi. Les retardataires ont dû garer leurs véhicules aux abords de la voie qui quitte le Vallon pour le commissariat du 30e arrondissement, occasionnant d'énormes embouteillages. L'enceinte du QG d'Attoban a affiché complet. Belle occasion pour les chansons zouglou à la gloire de ?'l'incontesté leader'' de l'ex-majorité présidentielle Laurent Gbagbo, pour reprendre une expression de Sangaré Aboudrahamane. Lorsqu'à partir de 11 h 30, les personnalités à l'honneur sont annoncées sur l'esplanade, l'ambiance monte d'un cran. Des cris de joie mais aussi des pleurs étouffés fusent de la foule. A l'applaudimètre Pascal Affi N'Guessan, Michel Gbagbo, Justin Koua mais surtout la présidente des femmes patriotes Geneviève Bro Grébé l'ont emporté. Cette dernière, sanglée dans un basin blanc à parement vert et orange, a surtout eu le soutien des femmes qui lui ont déroulé des morceaux de pagne comme marchepieds. De quoi lui arracher son sourire légendaire, agitant un foulard en signe d'approbation. Seul bémol, les absences du gouverneur Philippe Henri Dacoury-Tabley et du ministre Lida Kouassi. Le premier dans son refuge de Kpapékou (Ouragahio) son village natal n'a pu faire le déplacement et s'en est excusé. Le second avait des problèmes de santé. L'information est de Dano Djédjé, joint plus tard. Parmi les heureux du jour, on notait la présence des libérés des première et deuxième vagues comme l'ambassadeur Gnamien Yao qui a rejoint le Pdci ou encore Armand Ouégnin du RPP. Adama Dahico qui clame publiquement son amitié à Laurent Gbagbo était là, il a fait marrer plus d'un dans avec ses sketchs satiriques.
?'Le retour de prisonniers, une occasion de pousser un cri de soulagement''
Au cours de cette célébration, chansons, danses et rires étaient au rendez-vous. Mais des discours aussi pour marquer qu'il ne s'agit pas d'une simple cérémonie festive mais bien d'un rendez-vous politique avec une pensée pour ceux qui n'ont pas encore recouvré la liberté. Parmi eux, les noms de Laurent Gbagbo et de son épouse Simone ont été évoqués à chaque discours. Dans les enjeux de cette cérémonie qu'il situe, Sébastien Dano Djédjé dira : ?'lorsque Laurent Gbagbo a été renversé, les jours et les mois qui ont suivi, ont été des jours et des mois de cauchemar indescriptible, de violence inouïe, d'humiliation et d'intimidation pour les pro-Gbagbo. Beaucoup sont allés en prison ou morts. A l'heure du bilan, la comptabilité macabre est lourde. Désiré Tagro, Bohoun Bouabré, Gnan Raymond, Gomon Diagou n'ont pas répondu à l'appel et ne répondront plus à l'appel. () Vous comprenez donc pourquoi le retour de prisonniers est pour nous l'occasion de pousser un cri de soulagement''. Terminant son discours, le premier Secrétaire général adjoint du Fpi indique ce qui peut à son sens ramener la quiétude en Côte d'Ivoire. ?'Quant à nous les rescapés qui avons respiré l'air tiède de la liberté, nous sommes convaincus que la libération de Laurent Gbagbo favorisera une réconciliation inclusive, vraie et sincère''. Les derniers mots reviendront à Sylvain Miaka Ouretto, après le porte-parole des ex-prisonniers Sangaré Aboudrahamane et le doyen Bernard Dadié au nom du Cnrd. ?'voyez-vous, il y a des signes qui ne trompent pas. Depuis que nos illustres camarades sont sortis de prison avec à leur tête le président Affi N'guessan, je le dis et je le répète, que de fourmillements ! Ça veut dire que ce n'est plus loin. Demain, Laurent Gbagbo sera là ! Et c'est la joie qui va revenir dans notre pays'', s'est réjoui le président en sursis du Fpi, prédisant que la victoire de Justin Katinan au Ghana est celle anticipée de Laurent Gbagbo. Des partis et mouvements politiques frères ont pris part à cette cérémonie. C'est le cas du Rpp représenté par Célestin Noutoua Youdé, le Cojep et la Nacip de Sam l'Africain.
S.Debailly