jeudi 5 septembre 2013 par Le Patriote

Loukou Koffi Jules, PCA de la Fédération des réseaux et associations de l'énergie, de l'environnement et du développement durable (FEREADD), dans cette interview, nous situe sur le bien fondé du décret du gouvernement ivoirien portant interdiction de la production, de l'importation, de la commercialisation, de la détention et de l'utilisation des sachets plastiques
Le Patriote : Le décret portant interdiction de la production, de l'importation, de la commercialisation, de la détention et de l'utilisation des sachets plastiques défraie actuellement la chronique. Les industriels estiment que l'application de ce décret va les amener à mettre la clé sous le paillasson quand les employés qui évoquent leur mise au chômage. Votre commentaire.
Loukou Koffi Jules : Ce décret ne nous surprend pas. Il faut dire qu'au niveau de notre code de l'environnement, c'était déjà prévu. C'est normal que pour des questions de pollution de l'environnement l'Etat de Côte d'Ivoire prenne ses dispositions. Cela, à tous les niveaux. Tant au plan environnemental qu'humain. Si nous devons rentrer dans les détails, la pollution peut avoir un impact négatif sur la santé des populations et au-delà, nous pouvons avoir des catastrophes naturelles. Nous sommes d'accord avec ce décret. Concernant les industriels, c'est de bonne guerre. Peut-être qu'ils ne se sont pas préparés. Peut-être qu'ils ont fait des planifications. Ce sont des pertes qui s'annoncent pour eux. Mais, en concertation avec le gouvernement, ils peuvent trouver des solutions. La réaction des employés est également légitime. Cependant, dans ce genre de situation, il faut des concessions. Ils doivent voir avec le gouvernement comment trouver des solutions.

LP : Ceux qui sont contre disent plutôt que le gouvernement doit sensibiliser la population sur l'usage des sachets plastiques ?
L K J : Si c'est l'utilisation qui est l'élément clé, effectivement il y a une solution à ce niveau. On peut trouver une solution alternative. C'est-à-dire, comment sensibiliser la population à mieux gérer les sachets plastiques. Je vous donne un exemple. Je suis à la maison et je veux acheter quelque chose dans une boutique. Je vais avec mon sachet dans lequel on met l'élément. Le lendemain, si je pars à la boutique, je dois repartir avec le même sachet, cela jusqu'à ce que le sachet arrive à une dégradation avancée. A ce stade, je dois mettre en place le tri sélectif et mettre le sachet dans un récipient qui doit recevoir tout ce qui est plastique. Si nous avons cette culture, il y aura moins de sachet plastique dans les rues. Alors que jusqu'à preuve du contraire, ce n'est pas le cas. Chaque fois qu'on part à la boutique, l'on revient avec un nouveau sachet. Il y a également un autre fait plus grave, celui des sachets d'eau. Comme nous aimons la facilité, à chaque fois que nous buvons de l'eau, nous jetons ces sachets dans la rue. Cela fait que le gros effort produit par le gouvernement pour rendre les rues propres apparait comme une goutte d'eau dans la mer. Cela veut donc dire que l'action ne se situe pas au niveau de l'utilisation. Il faut prendre les mesures qui sont prévues et c'est ce que vient faire le gouvernement.

LP : Représentant la société civile, comment comptez- vous accompagner le ministère de l'Environnement dans la mise en ?uvre de ce décret ?
L K J : Le ministère nous a remis le décret. Nous en avons une idée claire. Notre rôle est d'accompagner le gouvernement, à travers la sensibilisation pour un changement de comportement. Nous allons échanger avec les entreprises. En ce qui concerne la collecte des sachets, nous allons faire des propositions au ministère. Cependant, il est important que le gouvernement mette une ligne budgétaire à la disposition du ministère pour la collecte et le traitement des sachets car il n'y a pas d'unité de traitement en Côte d'ivoire.

Par Dao Maïmouna

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