mercredi 11 septembre 2013 par Le Patriote

Les oreilles ont dû siffler du côté de la rue Le Pic. Hier, au Club Press de l'Union nationale des Journalistes de Côte d'Ivoire (UNJCI), le ministre Adama Bictogo n'est pas passé par quatre chemins pour fustiger ce qu'il a qualifié de manque d'organisation au RDR. Au RDR, nous avons une direction qui n'est pas organisée, il y a une absence de communication et l'inexistence de tribunes d'échanges , a déploré l'ancien ministre de l'Intégration africaine. Pour lui, la direction dont il fait partie, doit bouger et songer à la restructuration pour les échéances électorales futures. Car, selon lui, le seul bilan du chef de l'Etat ne suffira pas. Le RDR ne peut pas se complaire dans la gestion d'Etat pour espérer assurer sa réélection. Car la gestion de l'Etat ne confère pas à un parti la victoire , a argué l'invité de l'UNJCI. Pour lui, le RDR doit retourner aux fondamentaux et redevenir un parti d'ouverture et de rassemblement. Pour ce faire, la direction du RDR doit être à l'écoute des militants de base qui, aujourd'hui, sont en plein doute pour certains et en plein désespoir pour d'autres. La politique est faite d'écoute. Le RDR doit être à l'écoute de ses militants. Au RDR, il faut une restructuration à la base et au sommet. Je n'accepterai pas de continuer avec une direction qui n'est pas capable d'accompagner le Président de la République dans son combat pour 2015 , a-t-il averti. Le ministre Bictogo a ajouté qu'au RDR un nouveau pacte de confiance entre la base et le sommet s'impose. A cet effet, il conseille cette proposition : Il faut que le RDR organise des états généraux dans chaque région pour échanger avec les militants de base. A la suite, qu'il puisse faire le rapport de l'ensemble de ces états généraux. Il faut une nouvelle stratégie au RDR et mettre les hommes qu'il faut à la place qu'il faut . En clair, pour le ministre Bictogo, l'attitude doit être laissée librement aux militants du RDR de parler. Les militants ont soif de s'exprimer. Que la direction du RDR le leur donne donc l'occasion. Au nom du devoir de mémoire, le RDR doit faire sa mue et épouser les aspirations de ses militants. Dans sa conclusion, l'invité spécial du Club Press de l'UNJCI est revenu sur la nécessité pour les Ivoiriens de se réconcilier. La Côte d'Ivoire a un devoir de rassemblement. La maturité et la responsabilité commandent aux hommes politiques l'ouverture. C'est pourquoi, nous devons briser le mur de la méfiance , a plaidé le ministre Bictogo. Car, selon lui, la démocratie doit s'enraciner en Côte d'Ivoire, dans un environnement apaisé, pour que les Ivoiriens puissent s'attaquer aux vrais défis que sont la santé, l'emploi, la formation, etc. Sur ce chapitre, le député d'Agboville commune a tenu à demander pardon à tous ceux qui, à un moment donné par son position, qu'il a heurté ou frustré. En plus du RDR, son parti, le ministre Bictogo s'est également prononcé sur les sujets comme la réconciliation, la corruption, le rattrapage ethnique, foncier rural et la nationalité.
Réconciliation
En ce qui concerne la réconciliation nationale, le ministre Adama Bictogo a fustigé l'extrémisme de certains acteurs politiques qui, pour lui, est l'ennemi principal de la paix en Côte d'Ivoire. Dès lors que les positions sont extrêmes, elles ne participent pas à la réconciliation, car la réconciliation repose sur le compromis , expliqué le conférencier. Pour lui, les autorités ne doivent pas se lancer de tendre la main à l'opposition, surtout au FPI, pour parvenir à cette alchimie qui permettra à la magie fusionnelle de s'opérer en Côte d'Ivoire.
Il faut continuer d'aller vers le FPI pour que nous définitions les conditions de la réconciliation. Le président de la République a besoin d'un pays apaisé.
Les violences verbales, d'où qu'elles viennent ne peuvent aider à la réconciliation. J'en appelle à la retenue. Nous devons aller à la réconciliation sans état d'âme, elle s'impose à nous , a-t-il exhorté. Car, aux dires, de l'ex-ministre de l'Intégration africaine, la gestion et le développement de la Côte d'Ivoire est un processus inclusif qui demande l'apport de tous les fils et les filles de ce pays.
Comment gérer le pays sans que certains se sentent spectateurs de la gestion. La réconciliation passe par l'implication de tous les Ivoiriens, quelle que soit leur appartenance politique, ethnique ou religieuse.
Nous qui sommes au pouvoir, nous avons besoin de faire plus d'effort que ceux qui ne sont pas au pouvoir. Quand vous êtes au pouvoir vous devez avoir la capacité de surmonter certaines émotions , tenu à rappeler l'invité de l'UNJCI. Avant d'ajouter sur la question ceci : L'administration doit représenter les différentes sensibilités de notre pays. L'armée, la police doivent représenter toutes les sensibilités de notre pays. La justice doit être égale et équitable pour tous. Il faut donner une chance à tous les Ivoiriens, d'où qu'ils viennent. Il faut que nous arrivions à l'implication de tout le monde et que le trottoir ne soit pas réservé à certains Ivoiriens. Il faut que tous les Ivoiriens soient sur le boulevard .
Corruption
Concernant la corruption, l'homme d'affaires n'a pas voulu trop s'étaler sur ce sujet. Selon lui, le chef de l'Etat qui est un homme intègre en la matière veille au grain. Ce n'est pas pour rien, a-t-il rappelé, qu'il a fait signer à tous ces collaborateurs une charte d'éthique et de bonne conduite.
Je fréquente beaucoup les diplomates et c'est vrai que cette question revient. C'est d'ailleurs pour cela que le président essaie de renforcer l'instrument de la bonne gouvernance. C'est vrai que cette question revient (...) Etre ministre et homme d'affaires, c'est une question d'éthique. Des informations reviennent selon lesquelles dans certaines administrations il y aurait de la corruption. Je pense qu'il faut qu'on regarde au niveau des structures (à mettre en place pour une meilleure lutte contre la corruption, ndlr) , a voulu rassurer le ministre Bictogo.
Rattrapage ethnique
Quant au faux débat sur le rattrapage ethnique , Adama Bictogo a trouvé excessifs les griefs à ce niveau. Pour lui, le terme rattrapage ethnique est exagéré. Mais il faut plutôt parler de retard. Je pense que le terme est trop fort, même s'il y a des écarts. Mais il faut aussi tenir compte de l'histoire. Quand on allait aux réunions du RDR, il y avait des milliers de cadres sans emploi, le cas de l'actuel Dg des douanes, longtemps resté au chômage. Je pense qu'on doit se départir des considérations politiques , a-t-il défendu. Pour lui, rien ne justifie de telles récriminations acerbes contre le chef de l'Etat et son Gouvernement, quand on se fonde sur les nominations faites jusqu'ici. Au regard des nominations, on peut certainement croire qu'il y a plus de gens du Nord qui sont nommés que les autres. C'est du moins l'opinion répandue. Je ne confirme pas le rattrapage. Mais vous savez que quand on arrive au pouvoir, on essaie de retrouver son équilibre (...) Le président nomme ses collaborateurs, mais les nominations qui se font en dessous, c'est pas le président qui les faits , a-t-il rectifié. Avant de poursuivre en ces termes : Dans les premières années, il y a eu des nominations basées sur la confiance. Mais, je pense que c'est une situation qui va se régler. J'en ai parlé, il y a eux semaines avec le ministre Amadou Gon. Ma préoccupation, c'est que le président travaille autour d'une Côte d'Ivoire rassemblée .
Nationalité et foncier rural
S'agissant des lois sur la nationalité et le foncier rural, le député d'Agboville a appelé à la raison. Car, pour lui, cette question doit être dépouillée de toutes aspérités politiques. C'est la jonction du droit et l'histoire de notre pays , a-t-il fait remarquer. Avant de demander aux uns et aux autres pour dépassionner le débat, de ne pas y voir toujours intérêts électoralistes.
Jean-Claude Coulibaly

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