mercredi 18 septembre 2013 par Le Nouveau Réveil

Les professionnels du caoutchouc que sont les usiniers et les producteurs, ont décidé de donner de la voix pour protester contre les nouvelles mesures prises par le gouvernement en ce qui concerne ledit secteur. Si rien n'est fait par l'Etat et que ces mesures sont maintenues, la filière hévéa sera en faillite en 2014, le caoutchouc de milliers de planteurs ne sera plus acheté, les planteurs seront tentés de vendre frauduleusement leur production dans les pays limitrophes (Ghana, Libéria), la filière sera déstabilisée avec l'arrêt du développement et des investissements privés. Ce sera également la fin de toutes les opérations en cours avec le Fdh (création de parcelles, formation aux métiers, lutte contre le chômage et entretien des pistes). Il y a trop de pression fiscale, nous demandons à notre gouvernement de nous aider a prévenu Kremian Malan Eugène, président de l'Union des usiniers de caoutchouc en Côte d'Ivoire, au cours d'une conférence de presse organisée à cet effet, à la Maison de la presse par les faitières. Revenant sur ces mesures, il a indiqué que depuis l'exercice 2012, l'Etat a imposé une nouvelle taxe de 5% sur le chiffre d'affaires du caoutchouc granulé, une taxe foncière de 15 000 Fcfa par hectare de surface plantée en hévéa par les sociétés agricoles (ramenée à 7500 Fcfa en 2013). Il a précisé que ces mesures perturbent fortement les trésoreries des usiniers, diminue fortement leurs capacités d'investissement pour renouveler les usines et le verger et par conséquent met l'usinier dans l'impossibilité d'acheter le caoutchouc du planteur, de construire et réhabiliter des routes et des ponts a-t-il dit. Wadjas Oness, président de l'organisation professionnelle agricole des producteurs de caoutchouc naturel de Côte d'Ivoire a relevé, pour sa part, que ces mesures, associées à la baisse actuelle du prix du caoutchouc, le planteur ivoirien est lésé dans la vente de ses produits. Ce qui pourrait hypothéquer la scolarisation de leurs enfants. A titre de rappel, le secrétaire général de l'Association des professionnels du caoutchouc naturel de Côte d'Ivoire (Apromac), Attobra Apkagni a indiqué que la filière à travers le 7ième projet hévéa prévoit la création de 300 000ha de nouvelles sur 10 ans. Egalement avec la mise en place du Fonds de développement hévéa (Fdh) la filière entend aider à créer des parcelles par la subvention des plants de qualité, la formation aux métiers de l'hévéa et l'entretien des pistes d'accès aux plantations avec un objectif de produire 600 000 t de caoutchouc en 2020. Ils notent également que les planteurs d'hévéa paient des impôts à raison de 2,5% prélevés sur leur revenu et les sociétés agricoles paient l'impôt de 25% sur le Bic. Rappelons que l'Apromac organise l'encadrement des planteurs à travers le Firca. Ce cadre a permis de cotiser 19 milliards depuis 2004. Elle fixe le prix du caoutchouc aux planteurs chaque mois et organise la concertation au sein de la filière hévéa.

François Bécanthy

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