lundi 23 septembre 2013 par Nord-Sud

L'interdiction de l'exploitation du bois de vêne continue de défrayer la chronique. Et pour cause, cette décision est au centre d'une crise entre les exploitants et le ministère de tutelle.

Les exploitants et exportateurs de bois de vêne ne sont pas du tout contents du ministre des Eaux et forêts, Matthieu Babaud Darret. Samedi dernier, à Adjamé, le chargé du contentieux du Syndicat national des exploitants et exportateurs de bois de vêne, Ali Diabaté, deux délégués régionaux, Jean Kanon et Elisabeth F. n'y sont pas allés avec le dos de la cuiller pour protester contre les agissements de certains cadres du cabinet du ministre. Selon Ali Diabagaté, à la suite de la prise du décret d'interdiction de l'exploitation du bois de vêne, le 25 juillet dernier, il est convenu de donner aux opérateurs un moratoire de trois mois pour permettre à ceux qui avaient déjà abattu des essences, de les ramasser. En principe, à partir du mois prochain et ce jusqu'au 31 décembre prochain, nous devrons vendre nos bois coupés, a-t-il indiqué. Cependant, avance-t-il, les services du ministre man?uvrent pour que ce ne soit que les essences abattues qui sont déjà au port d'Abidjan qui soient les seules concernées par cette mesure. C'est inacceptable. Tout le monde sait que le bois de vêne, c'est au centre et à l'ouest qu'on le trouve. S'opposer à l'enlèvement des bois abattus, c'est vouloir causer un énorme préjudice aux opérateurs, s'est-il plaint. Et de prévenir que si les menaces qui pèsent sur les exploitants et exportateurs des différentes zones au-dessus du huitième parallèle ne prennent pas fin, cela risque de susciter des troubles. Le bois de vêne, c'est plus de dix mille emplois directs et sept mille indirects. Si des agents veulent nuire à tout ce monde, nous allons faire un sit-in au Plateau pour nous faire entendre, a prévenu Elisabeth F. Très en colère, elle a souligné que l'ensemble des opérateurs travaillant au-dessus du huitième parallèle sont dans la légalité et ont reçu des autorisations annuelles qui prennent fin le 31 décembre. Pour bénéficier de ces autorisations, nous avons déboursé de l'argent. A cause de certains clandestins, l'Etat a interdit l'ensemble de nos activités. Par civisme, nous avons accepté. Mais, nous refusons de tout perdre dans la période transitoire à cause de certains proches collaborateurs du ministre, a-t-elle protesté. Ces opérateurs assurent que non seulement chaque année ils financent des opérations de reboisement, mais en plus, ils contribuent à renflouer les caisses de l'Etat. Au lieu d'encadrer nos activités, on a amené le président de la République à y mettre fin. Comme la nature a horreur du vide, les clandestins vont prendre le relais au détriment du plus grand nombre, se sont lamentés les trois conférenciers. Un proche collaborateurs du ministre que nous avons joints hier par téléphone (ayant requis l'anonymat), le leitmotiv, c'est d'appliquer le décret du 25 juillet. Un accord pourra-t-il être trouvé entre les deux parties ? Les jours prochains nous situeront.

Ahua K.

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