lundi 23 septembre 2013 par Nord-Sud

Nous avons décidé ces derniers temps de mettre en lumière l'immobilisme de la direction du Rassemblement des républicains (Rdr). Nous vous renvoyons à quelques papiers récents du type : Immobilisme, grogne des militants/ Rdr : les cadres posent leur diagnostic, Malgré la sortie d'Amadou Soumahoro : Rdr, la grogne persiste, ou encore Guerre des clans au Rdr/ Violents affrontements à la rue Lépic. Nous ne voulons pas courir avec la cohue. Il s'agit pour nous de poser un regard critique sur la machine politique, le Rdr, qui a porté Alassane Ouattara au pouvoir avec l'aide de ses alliés du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) en 2010. En moins de trois ans d'exercice du pouvoir, les militants du Rdr ne sont pas contents, ils sont démotivés. Il faut convenir qu'en dehors de nos différents déplacements dans les Grins (ces lieux de retrouvailles et des causeries de militants autour du thé) qui nous servent de baromètre, aucune enquête d'opinion n'a été commanditée par le Rdr sur la question. Les attentes des militants en ces lieux tiennent par exemple à l'écoute que pourrait leur offrir les cadres et les élus du parti, pour le financement de leurs projetsNous serions à la veille de l'élection présidentielle de 2015 qu'Amadou Soumahoro, le secrétaire général par intérim, serait déjà réveillé et plein d'entrain sur le terrain de la mobilisation. Mais la réalité est tout autre. La direction du Rdr ne se bouge pas. Le 14 juillet 2011 déjà, le confrère Le Patriote se faisait l'écho de la grande attente des républicains qui s'impatientent de voir leur parti sur le terrain. Ils plaçaient un grand espoir en l'arrivée d'Amadou Soumahoro le 12 juillet 2011 à la tête du Rdr, en remplacement d'Henriette Dagri Diabaté. L'actuelle direction a du mal à accepter les complaintes, les apprécier et donc les traiter courageusement. Cependant certains hauts cadres du parti ont décidé de vider leur sac. Le député Adama Bictogo a dit, lors d'une sortie face à plusieurs journalistes à Abidjan, que le Rdr doit être restructuré. Plus direct, Alphonse Soro Tiorna Aboubak, un député élu sous la bannière du Rdr reconnaît que l'immobilisme dure depuis l'avènement dudit parti au pouvoir. "Une chose est sûre, la boutique n'est pas bien tenue... il est urgent que le Président jette un regard du côté de la Rue Lepic", confiait-il récemment au site internet tafnews.net.  C'est dire que dans le grand ciel bleu de l'euphorie autour du Président Ouattara, il y a de grands coups de tonnerre annonciateurs d'orages noirs. La preuve, une bagarre a éclaté au siège du Rdr à Cocody, le samedi 14 septembre. Trois secrétaires départementaux Lanciné Camara d'Anyama, Georges Chiapo de Treichville et Abdoulaye Sidibé d'Adjamé ont convoyé ce jour-là des nervis à la rue Lepic. Chacun contestant le choix de la direction, lors des dernières élections locales. Les altercations ont fait des blessés légers. L'épisode est venu nous rappeler combien le mal est profond et à quel point il serait naïf de croire que tout va bien au sein du parti présidentiel. L'insatisfaction qu'éprouvent les militants de base du Rdr reste entière. Ils sont durement frappés par le chômage. L'accès au marché du travail reste très difficile, même pour les diplômés. Avec les difficultés qu'éprouvent les ménages à assurer la popote quotidienne, le malaise ne peut que s'aggraver. Aujourd'hui, ces militants déçus attendent des propositions concrètes. Une ouverture. Des cadres ou élus à leur écoute. Bref, une nouvelle façon de faire de la politique comme Alassane Ouattara l'avait promis, lors de sa brillante campagne électorale en 2010. Il est à présent question de donner corps au rêve de millions d'électeurs qui ont voté pour lui ou non. Les grands chantiers annoncés (troisième pont, prolongement de l'autoroute du nord, pont de Jacqueville, logements sociaux) sont certes lancés, mais l'attente des Ivoiriens reste forte. Les militants du Rdr, qui devaient être chacun des agents de communication amplifiant ces actions, sont eux-mêmes en rogne. Ne leur demandez pas de dire que l'entourage de Ouattara l'aide dans la réalisation du "vivre ensemble".

Faites-nous donc la grâce de ne pas nous accuser de complotite pour le compte de X ou Y. Nous ne faisons pas d'extrapolation, nous n'annonçons pas la catastrophe pour le Rdr en 2015. Nous avertissons que seul, le charisme du Président Ouattara ne fera pas tout. Nous disons simplement que des militants de base grognent et qu'il faut leur accorder une oreille attentive. L'adage qui dit : Mieux vaut revenir que guérir  ne prend-il pas ici tout son sens ?

Bakayoko Youssouf  

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