mardi 24 septembre 2013 par Nord-Sud

Les producteurs de caoutchouc naturel ne savent plus à quel saint se vouer. Hier, dans une déclaration parvenue à notre rédaction, un groupe de producteurs de la région des lagunes se plaint de la baisse des cours. Dans cette note, il est indiqué que de 1000 Fcfa le kilogramme en 2011, l'on est passé à 380 Fcfa ce dernier semestre.  Les planteurs sont désabusés. Pis, leurs différentes organisations ne leur apportent aucun appui , s'offusquent-ils dans la déclaration. En outre, poursuivent-ils, depuis près d'un an, les usiniers ont supprimé les primes de collecte. Ce qui constitue une perte de ressources pour les hévéaculteurs désormais obligés de financer la collecte. Joint au téléphone, le président de la Fédération nationale des coopératives d'hévéa de Côte d'Ivoire (Fenacoophci), Isaac Adi, a confirmé les difficultés du secteur. Selon lui, certes le prix fixé est de 408 Fcfa, mais les ponts bascules sont fermés.  A Tiassalé, les usiniers ont décidé de ne plus acheter les fonds de tasses. L'un d'eux qui a accepté de le faire a limité son achat à 50 tonnes. Ce qui fait que nombre de producteurs n'ont pu vendre leurs produits, regrette-t-il. Et d'ajouter que ce chantage des usiniers fait que des acheteurs véreux ont pris le pouvoir. Au lieu de 408 Fcfa, ces acheteurs ne déboursent que 350 Fcfa, voire 250 Fcfa pour les fonds de tasses. Paradoxalement, les usiniers leur ouvrent les ports après, se lamente le président de la Fenacoophci. Pour lui, la raison évoquée par les usiniers, à savoir les 5% de taxe imposée par l'Etat sur leur chiffre d'affaires, n'est pas suffisante pour maintenir les planteurs dans la souffrance.

Les organisations de producteurs épinglées

Les planteurs ne comprennent pas qu'au moment où leur secteur d'activité fait face à une crise sans précédent, l'Association des producteurs de caoutchouc naturel de Côte d'Ivoire (Aprocanci) et l'Organisation des producteurs de caoutchouc naturel (Opcn) restent indifférentes. Pour le Groupe des planteurs de la région des lagunes, il faut un audit de ces structures qui reçoivent des prélèvements sans vraiment les défendre. Les dirigeants de ces structures ont pris position pour les usiniers en soutenant que c'est la nouvelle taxe de 5% sur le chiffre d'affaires des usiniers qui est à l'origine de la crise dans ce secteur. Quel paradoxe !, s'est exclamé le groupe de producteurs. Intervenant récemment, le président de l'Aprocanci, Honest Wadjas, a vigoureusement protesté contre cette taxe qui grève les activités des usiniers et qui est répercutée sur les producteurs. C'est pourquoi, Isaac Adi appelle l'Etat à jouer son rôle régalien en s'assurant que tout se passe bien pour les producteurs.  Nous ne demandons pas à l'Etat de s'ingérer dans la gestion, mais plutôt de se préoccuper du sort des planteurs qui vivent de cette spéculation , a tranché M. Adi.


Ahua K.

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