mercredi 2 octobre 2013 par Autre presse

Abidjan répondra le moment venu à la Cour pénale internationale (CPI), qui a annoncé mardi avoir émis un mandat d'arrêt contre Charles Blé Goudé, un proche de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo également poursuivi pour crimes contre l'humanité, a déclaré Bruno Koné, porte-parole du gouvernement.

On ne va pas s'engager sur des délais, a poursuivi M. Koné, pour qui Abidjan a pris acte de la décision de la CPI. Charles Blé Goudé, accusé des chefs de meurtre, viol, persécution et autres actes inhumains commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011, est actuellement en détention en Côte d'Ivoire.

Ancien ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo et chef des jeunes patriotes, milices pro-Gbagbo parfois extrêmement violentes, Charles Blé Goudé avait été arrêté le 17 janvier au Ghana après plus d'un an et demi de cavale et extradé dès le lendemain vers la Côte d'Ivoire où il est détenu.

La justice ivoirienne l'avait inculpé dès le 21 janvier notamment de crimes de guerre, mais aussi d'assassinats, vols en réunion, dégradation et destruction de biens d'autrui.

La CPI a indiqué dans un communiqué avoir levé les scellés sur un mandat d'arrêt contre Charles Blé Goudé initialement émis le 21 décembre 2011.

Le moment venu, la réponse sera communiquée à la CPI, a déclaré à l'AFP M. Koné.

Charles Blé Goudé est le troisième suspect des violences postélectorales ayant déchiré la Côte d'Ivoire en 2010 et 2011, après le président Laurent Gbagbo et sa femme Simone.

L'ancien chef de l'Etat est écroué depuis fin 2011 à La Haye par la CPI, qui le soupçonne lui aussi de crimes contre l'humanité.

En revanche, Abidjan a refusé de remettre à la Cour Simone Gbagbo, poursuivie comme son mari pour crime contre l'humanité, au motif que la justice ivoirienne est désormais en capacité d'assurer équitablement son procès.

Les circonstances (judiciaires, NDLR) sont les mêmes pour Charles Blé Goudé, a observé le porte-parole du gouvernement, pour qui le gouvernement ivoirien a également pour intérêt de faciliter le travail de la CPI.

Dans une période post-conflit où le régime de Ouattara est accusé de pratiquer une justice des vainqueurs, aucune figure de son camp n'ayant été inquiétée pour les graves crimes commis durant la dernière crise, la réaction d'Abidjan sera scrutée par l'opposition.

Chaque cas est particulier. Nous ne voulons pas entrer dans une logique de réponse globale. Nous garderons toujours en vue l'objectif de réconciliation nationale et d'autre part le rejet de l'impunité. C'est tout cela qui devra être apprécié avant de donner une réponse à la CPI, a ajouté M. Koné.

(©AFP / 01 octobre 2013 21h25) ... suite de l'article sur Autre presse

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