lundi 7 octobre 2013 par Nord-Sud

Ouvert jeudi, le séminaire sur la gestion des prisons initié par le Comité international de la Croix-Rouge (Cicr) d'Abidjan a pris fin ce vendredi, dans un hôtel de la place, à la Riviéra Palmeraie (Cocody). Coulibaly Mohamed Vabé, directeur de l'administration pénitentiaire nous a confié que les trois mille détenus bénéficiant de la grâce présidentielle seront libérés, à partir d'aujourd'hui.


Quels sont les défis que doivent relever les prisons ivoiriennes?
Ils sont d'abord d'ordre immobilier. Les bâtiments que nous avons et qui nous servent de prisons ne sont pas des bâtisses qui étaient destinées à l'origine à l'enfermement. L'un des défis, aujourd'hui, c'est la construction de prisons répondant aux standards internationaux. A la suite de ce défi, il y a celui de la surpopulation. Nous avons des prisons surpeuplées. C'est-à-dire qu'elles contiennent beaucoup plus de détenus que leur capacité d'accueil. Un autre défi relevant du ministère de la Justice, c'est de faire en sorte que les prisons retrouvent leurs capacités normales.

Qu'est-ce qui est fait concrètement par les autorités pour répondre à ces exigences?
Sur la problématique de l'immobilier, vous avez vu que le conseil des ministres a décidé la construction de dix nouvelles prisons. Cela va contribuer à diminuer le nombre de détenus, dans les maisons d'arrêt. Mieux, vous venez d'apprendre certainement la mesure de libération de trois mille détenus du fait de la grâce présidentielle. Il s'agit d'actions qui permettent de diminuer le nombre de détenus dans les pénitenciers. En dehors de cela, il y a d'autres actions telles que le programme de lutte contre la détention préventive injustifiée. Cela permettra également de réduire le nombre de prisonniers dans les maisons d'arrêt et de correction. Il y a eu aussi la nomination des juges d'application des peines qui permettront d'initier des procédures de libération conditionnelle. Tout ceci mis ensemble fera que le nombre de détenus dans les prisons va diminuer.

A quand la libération des trois mille détenus ayant bénéficié de la grâce présidentielle ?
Nous avons les décrets qui ont été signés. Les procédures pour obtenir les libérations définitives sont en cours de sorte que, je pense qu'à partir de lundi (demain, ndlr), nous pourrons avoir les premières libérations.

Y a-t-il des dispositions particulières pour les détenus graciés et leurs parents?
Ils doivent se conformer aux dispositions antérieures. Les détenus recevront leur billet de sortie et ils pourront rejoindre le plus simplement possible leurs familles.

La Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca), qui est la plus grande prison de Côte d'Ivoire, a été réhabilitée à coups de milliards Fcfa, à la suite de la crise postélectorale (novembre 2010 à avril 2011). Cela n'a pas empêché les évasions répétées. Aujourd'hui, quelles sont les mesures que vous avez prises pour éviter que pareilles situations ne se reproduisent?
Il faudrait qu'on aille sur les causes des évasions. Elles sont de deux ordres. Il y a les causes matérielles, c'est-à-dire tout ce qui concerne les bâtiments, les grilles, les conditions de vie des détenus et des gardes pénitentiaires. Ensuite, il y a les causes humaines. Il peut avoir des négligences au niveau des agents. Il peut avoir même des complicités. Cela n'est pas exclu. Des enquêtes ont été ouvertes. Nous attendons, dans la plupart des cas, les suites de ces enquêtes. Donc, ce sont ces deux groupes de cause.

Quelles sont vos solutions ?
Vous avez vu qu'autour de la Mac la sécurité a été renforcée. Depuis plus de six mois, vous entendez souvent parler de tentative d'évasion ; mais vous n'entendez pas parler d'évasion.


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