mercredi 9 octobre 2013 par Notre Voie

L'ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan est attendu aujourd'hui à Abidjan pour une mission de deux jours. Selon un communiqué de presse dont toute la presse s'est fait l'écho hier, M. Annan aura des entretiens avec le chef de l'Etat Alassane Dramane Ouattara et les responsables de l'opposition dont le président du Front populaire ivoirien (Fpi), Pascal Affi N'Guessan. Ce dernier a d'ailleurs écourté sa tournée à l'intérieur du pays pour venir rencontrer le président des Elders. Et alors que plusieurs médias annonçaient la possibilité de l'évocation de la libération du président Gbagbo, l'ancien patron des Nations unies a plutôt envoyé des signaux pas très rassurants. En effet, selon le site koaci.com, dans une déclaration faite depuis la ville sud africaine du Cap, M. Annan s'en est violemment pris aux dirigeants africains qui débattront, vendredi et samedi, de la question de quitter, individuellement ou en masse, la Cour pénale internationale (Cpi). Prenant ainsi le contrepied de la volonté affichée de nombre de dirigeants africains de s'affranchir du diktat des Occidentaux qui instrumentalisent la Cpi pour contrarier l'aspiration légitime des peuples africains à l'autodétermination. Quelques dirigeants résistent (à la Cpi) et la combattent (...). S'ils combattent la Cpi, s'ils votent contre la Cpi, ce sera une marque de honte pour chacun d'entre eux et pour leurs pays, aurait notamment déclaré M. Anan.
Mais, à la vérité, n'est-ce pas M. Annan qui devrait avoir honte de sa prise de position contre nature ? Comment explique-t-il que tous les dossiers instruits en ce moment par la Cpi ne concernent que des Africains ? M. Annan affirme, sans sourciller, que ce sont la culture de l'impunité et les individus qui sont jugés par la Cpi, pas l'Afrique. Que dit alors M. Annan quand les Etats-Unis assurent l'impunité à son armée qui peut massacrer de nombreuses vies humaines partout dans le monde ?
De toutes les façons, cette prise de position de M. Annan ne surprend vraiment pas. A la tête de l'Onu, près d'une décennie durant, le Ghanéen n'a pas particulièrement brillé par la défense des intérêts du continent noir. Aujourd'hui à la retraite, pouvait-on vraiment attendre quelque chose de lui ? Visiblement non. C'est pourquoi l'opposition ivoirienne en lutte pour le retour pour la démocratie et la libération du président Gbagbo et de la Côte d'Ivoire devrait ouvrir grandement les yeux et les oreilles au cours des entretiens qu'elle aura avec lui. Ne dit-on pas qu'un homme averti en vaut deux ?

Guillaume T. Gbato

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