mardi 22 octobre 2013 par Le Patriote

L'atmosphère était lourde, hier à la Grande chancellerie à Cocody. Et pour cause, il s'y déroulait la cérémonie de distinction à titre posthume de Jean Hélène, Correspondant de RFI en Côte d'Ivoire, assassiné par un policier à Abidjan le 21 octobre 2003 près de la Direction Générale de la police nationale. En remettant la distinction dans l'Ordre National de la République de Côte d'Ivoire, le grade le plus élevé de l'Etat ivoirien au frère du défunt, Thierry Baldensperger, la Grande chancelière, Henri Dagri Diabaté est revenue sur les qualités de l'Homme. Jean Hélène était courageux. Il a dépassé nos peurs sans jamais reculer devant les probabilités d'échec , a commenté la collaboratrice du président de la République. Elle a félicité le ministre de la Communication, Affoussiata Bamba-Lamine qui a pris l'initiative. Elle a expliqué le long temps mis pour décerner cette distinction par la situation trouble dans laquelle se trouvait le pays. Lorsque sa mort survenait en 2003, la société était partagée entre stupeur et incrédulité d'une part, et de l'autre, entre la tentation de passer le lien en pertes et profits, a indiqué la Grande Chancelière de l'Ordre National. Et de s'interroger de savoir, qui pouvait penser et pouvait proposer cette distinction. Maintenant, les temps ont changé et le président Alassane Ouattara a autorisé que le valeureux défunt soit élevé à titre posthume, au grade de Chevalier ou Officier dans l'Ordre National. Avant cette étape importante, Thierry Baldensperger, frère du défunt a fait remarquer que la nouvelle de son assassinat fut pour lui et tous les autres, une annonce incompréhensible. Il a reconnu que le défunt était un habitué des situations difficiles avec son passage dans plusieurs zones chaudes en Afrique. (Somalie, Rwanda, Gabon). Pour sa part, la ministre de la Communication a reconnu que de nos jours, la liberté d'expression constitue l'un des fondements essentiels d'une société démocratique, l'une des conditions primordiales de son progrès et de l'épanouissement de chacun. Et de reconnaître que, ?'cependant, il faut se souvenir qu'il n'en a pas toujours été ainsi. Que des gens ont payé cher, parfois de leur vie, leur attachement à la liberté, et leur détermination à mettre la liberté d'expression au service de la vérité'' comme cela a été le cas pour Jean Hélène.
Feu Jean Hélène, le journaliste émérite dont la décoration à titre posthume a été faite appartient selon elle, à cette catégorie de combattants intrépides pour la liberté, qu'on ne doit jamais oublier. Jean Hélène a été tué parce qu'il croyait en la liberté vraie, et tenait à dire la vérité sur ce qu'il voyait et entendait dans cette Côte d'ivoire, otage à l'époque des forces de la haine , a ajouté la ministre. Marie ? Christine Saragosse, présidente de France Médias Monde, a présenté le défunt comme un journaliste modèle. Il était loin du sensationnel et du factice , a-t-elle argué. A travers sa mort, c'est l'un des piliers de la démocratie qui a été attaquée. L'intermède musical proposé lui a arraché des larmes comme ça été le cas pour nombre autres sommités présentes. Plusieurs personnalités étaient présentes : L'Ambassadeur de la République française près la République de Côte d'Ivoire ; le directeur de cabinet du ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et de la Sécurité ; la première vice-présidente de l'Assemblée nationale. De son vrai nom Christian Baldensperger, Jean Hélène, aurait eu 60 ans en cette année 2013. Il a été froidement assassiné le 21 octobre 2003 à Abidjan, par le Sergent de police Dago Sery fanatisé par une campagne de haine et d'intolérance.

COULIBALY Zoumana

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023