mercredi 23 octobre 2013 par Notre Voie

Les fournisseurs de l'Etat de Côte d'Ivoire sont aux abois parce que l'Etat n'est pas à mesure de payer leurs factures pour qu'ils exercent convenablement leurs activités. Certains sont mêmes obligés d'arrêter leurs activités puisqu'ils n'arrivent plus à faire face aux engagements en tant qu'opérateurs.

Je suis obligé de libérer mes employés parce que je ne suis plus capable de payer leurs salaires. Je dois aussi à mes fournisseurs, mais puisque l'Etat n'est pas capable de payer nos factures, je ne sais plus à quel saint me vouer. Le chef de l'Etat, Alassane Ouattara, a pourtant promis de faire la promotion des Pme, mais le non-paiement de la dette intérieure constitue un obstacle au développement du secteur privé qui constitue le fer de lance de l'économie nationale, se lamente Roger K., un opérateur dans le secteur du bâtiment. Les cas comme cet opérateur sont légion . Certains fournisseurs sont tellement endettés qu'ils sont obligés d'utiliser le logo et les documents de leurs confrères qui connaissent moins de difficultés pour poursuivre leurs activités.

Le Premier ministre Kablan Duncan, lors de la conférence-bilan de la mission du Fmi à la Primature au Plateau, le 1er octobre dernier, avait annoncé que le montant de la dette intérieure était estimé à 98 milliards Fcfa. Et qu'un programme de paiement était en vue. Mais nous allons terminer l'audit des factures pour nous assurer que le montant de la dette intérieure est exact, avait-il promis. Mais pourquoi c'est l'audit de la dette des fournisseurs des années 2010 et antérieures qui est concerné, comme l'indique le Trésor public dans une correspondance numéro 0206 en date du 28 février dernier adressée au Syndicat national des fournisseurs de l'Etat de Côte d'Ivoire (Synafeci)? N'est-ce pas une façon de punir les opérateurs qui ont servi l'Etat ivoirien sous le président Laurent Gbagbo ? Dans l'attente des conclusions définitives de cet audit, je vous demande de continuer d'observer la mesure de suspension du paiement de ces restes à payer. Les dispositions nécessaires à l'apurement de cette dette vous seront communiquées dès que possible, précise le courrier signé des mains du directeur général adjoint du Trésor, Jacques Assahoré Konan.

Le Synafeci, pour sa part, estime à plus de 400 milliards Fcfa le coût des factures que l'Etat doit payer pour ses membres sur au moins deux ans. Le bouillant président du Synafeci, Faustin Gré, qui revendiquait avec véhémence le paiement des factures de ses membres a été déféré à la Maison d'arrêt et de correction (Maca), en mars dernier, pour abus de bien sociaux. Mais, en réalité, n'est-pas parce qu'il dénonçait la corruption dans le paiement des factures au Trésor qu'il se retrouve à la Maca ?
Le président du Parti ivoirien des travailleurs (Pit), Aka Ahizi, lors de la réunion du Comité central de sa formation politique, le 20 octobre dernier, à l'Université Aimé Césaire des Deux-Plateaux, a révélé que la dette intérieure ivoirienne est estimée à des centaines de milliards de Fcfa.

Gomon Edmond

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