mercredi 30 octobre 2013 par Le Patriote

Ouf de soulagement pour les nombreuses victimes de l'ancien chef d'Etat ivoirien, Laurent Gbagbo. Leur bourreau ne respirera pas la bouffée de l'air frais d'une liberté provisoire. Ainsi en a décidé hier les juges de la chambre d'Appel à l'issue d'une audience qui a examiné la question avant de trancher. En effet, La Défense du suspect incarcéré à La Haye qui avait une fois de plus sollicité la mise en liberté provisoire de son client a été déboutée par la majorité des juges de la chambre de la Cour pénale internationale. Les magistrats ont opposé un refus catégorique à la requête émise par Me Altit et son équipe. Et l'ancien homme fort d'Abidjan demeure dans les liens de la détention à la grande joie certainement de ceux qu'il a fait massacrer, des parents de ceux qu'il a fait assassiner, de ceux qui gardent encore un souvenir douloureux de son passage à la tête de l'Etat de Côte d'Ivoire et surtout de sa volonté de confisquer le fauteuil présidentiel en dépit de la défaite dans les urnes adoubée de la folie meurtrière de sa soldatesque. Les victimes redoutaient, en outre, que leur honneur et leur droit à la justice soient bafoués et piétinés par les juges à travers une mise en liberté fut-elle provisoire accordée à l'ex-dictateur des Lagunes. Mais au terme de l'audience tant attendue et suivie en Côte d'Ivoire, cet honneur des victimes, on peut le dire, est sauf. Le niet des juges à la demande des avocats de Laurent Gbagbo donne, en tout cas, des espoirs aux victimes quant à l'avènement de la vérité et surtout au triomphe de la justice qu'elles réclament depuis la fin de la crise postélectorale qui a fait officiellement 3000 morts. J'ai l'impression que les gens se moquent de nous. Ils ne savent pas ce que nous vivons comme douleur. Rien qu'à l'évocation d'une liberté même provisoire à accorder à Laurent Gbagbo, j'ai des souvenirs qui ne reviennent à l'esprit. Les souvenirs de l'assassinat de mon époux et de son frère jumeau qui ont été abattus froidement pas les hommes de Gbagbo. Il ne faut pas que la CPI en rajoute à notre douleur, avait interpellé dame Kouadio Aya avant la tenue de l'audience. Son cri de c?ur a été attendu par les juges qui se sont alignés sur la décision de la chambre préliminaire I rendue le 11 juillet dernier en refusant la liberté provisoire à Laurent Gbagbo. Car, avait estimé le chambre préliminaire, les faits qui lui sont reprochés sont assez graves. En plus, la mise en liberté provisoire compromettrait le bon fonctionnement de la poursuite judiciaire contre Laurent Gbagbo.


Lacina Ouattara

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