jeudi 7 novembre 2013 par Nord-Sud

Difficile fin d'année pour les populations riveraines du parc national de Tai (Pnt) du secteur de Soubré. Le vieux conflit de delimitation avec le parc, en effet, a pris une tournure dramatique. Après plusieurs années de discussions et de sensibilisations, les gestionnaires du parc sont passés à la phase de destruction des plants de cacaoyers et autres vivriers. Ce qui crée colère et indignation chez les populations concernées. Selon N'guessan Yao Raoul, porte-parole des planteurs sinistrés, tout leur malheur est parti de la mauvaise délimitation du parc en 1988 (secteur de Soubré) par le lieutenant Kobenan des eaux et forêts. Nous sommes installés ici depuis 1970. Et lorsque nous nous installions, la rivière Ana nous avait été indiquée comme étant la limite à ne pas franchir. Contre toute attente, en 1988, lors de l'ouverture du layon de délimitation du parc, alors que le promoteur s'était absenté pour des problèmes de santé, le lieutenant des eaux et forêts alors en charge des travaux a fait dévier le layon englobant ainsi nos plantations déjà vieilles de près de vingt ans. Aujourd'hui nous le considérons comme la source de tous nos malheurs , a-t-il accusé. Et d'ajouter :  ce qui nous intrigue le plus dans cette histoire, c'est qu'en 2010, l'affaire avait été portée devant M. Gombagui Gue Georges, alors préfet du département de Soubré, et qui avait ordonné l'arrêt des opérations de destruction des plantations. Sans prévenir, ils sont revenus à la charge cette année en détruisant plusieurs hectares de plants de cacao et de vivriers. Nous interdisant même l'accès à nos plantations. C'est la mort dans l'âme que nous les avons regardés détruire nos récoltes. Nous allons réagir, si cela continue. Car trop c'est trop , a-t-il menacé. A entendre N'guessan Yao Raoul, les agents des eaux et forêts ont dépassé le seuil du tolérable. Ils détruisent tout sur leur passage, même les vivriers. Nous n'avons plus rien à manger. Nos enfants sont sous nos mains et on ne sait plus à quel saint se vouer. Pourquoi détruire nos récoltes alors que le problème est en cours de traitement. Que nous veulent-ils ? , s'est-il interrogé. Et de conclure :  nous avons introduit des recours à la gendarmerie, à la justice et même auprès du préfet de Méagui, sans succès.

Le directeur du parc riposte

Du côté de l'Office ivoirien des parcs et réserves (Oipr), on se dit surpris du comportement des planteurs.   A l'Oipr, nous ne faisons qu'appliquer la loi demandant la libération des cites des parcs et réserves et autres forêts classées. Nous mettons en pratique une décision interministérielle. Mieux, nous avons eu plusieurs séances d'information et de sensibilisation des populations avec l'implication du préfet du département de Méagui. Aujourd'hui, nous ne faisons qu'appliquer le chronogramme de destruction des plants adopté avec les populations , a répliqué le directeur de zone Oipr, le colonel Diarrassouba Abdoulaye. A l'entendre, ce sont près de mille hectares qui ont été déjà détruits dans le cadre de cette opération en cours. Ce sont des plantations qui se trouvent bel et bien à l'intérieur du parc , précise-t-il. Des sources proches de la préfecture de Méagui confirment les propos du directeur du parc et dénoncent la mauvaise foi des planteurs.   Il n'y a jamais eu de nouvelles délimitations. Et les populations ont été largement associées aux différentes démarches. Même si le préfet a l'obligation de protéger les populations, il ne peut pas s'opposer à l'exécution d'une décision émanant des ministres de la République  , a tranché un sachant.
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K M Nadège à Soubré

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