mercredi 13 novembre 2013 par Nord-Sud

La hiérarchie militaire ne transige pas sur son ultimatum à ses malades présumés. A ces derniers qui tardent à regagner les casernes, elle fait injonction de rentrer immédiatement dans les rangs. Situation préoccupante

Absentéisme abusif ou justifié ? La hiérarchie militaire ne se pose pas de question. De sources militaires, elle attend le retour en caserne de 260 de ses hommes, présumés grands malades. Pour s'assurer qu'ils regagneront les rangs, elle a instruit les patrons des unités auxquelles ils appartiennent à se mettre en rapport avec les médecins chefs. Avec ces derniers, les responsables militaires doivent rendre compte de la position de ceux des subalternes qui ne se porteraient pas bien. Cette situation concerne, outre l'armée de terre, l'armée de l'air, la marine, et les écoles militaires telles que l'Efa, l'Ensoa, l'Empt.

La colère de la tutelle, le ministère de la Défense, est partie des nouvelles récurrentes sur des absences prolongées de soldats. Elle a été confortée par le résultat, fort surprenant, d'une tournée effectuée mi-septembre par la direction de la santé des armées. La visite a révélé qu'un beau monde manquait à l'appel. Quand la direction de la santé rapporte ses observations à l'état-major des Armées, qui l'a activée, celui-ci tire les oreilles aux chefs d'unités, tout en les mettant en demeure de retrouver leurs hommes ?'portés disparus?'. L'état-major des Armées intime aussi l'ordre aux hauts gradés de faire un point exhaustif sur le cas de chacun de ces soldats absents. La réaction de l'état-major est même assortie d'une menace ferme de suspension des soldes si jusqu'à la date du 25 septembre les mis en cause ne pointaient pas présents.

Après cette enquête en amont, assure notre source, le ministère de la Défense et celui de l'Intérieur sont montés au créneau. Plusieurs appels ont été lancés aux éléments des forces de sécurité et de défense en exil. Suite à ces appels qui s'inscrivent dans un souci d'apaisement du chef de l'Etat, certains sont revenus, mais d'autres ne l'ont pas encore fait, ont-ils signalé dans un communiqué. Il a été lu sur les antennes de la première chaîne de la télévision nationale, le mardi 1er octobre à 20 heures. Paul Koffi Koffi (Défense) et Hamed Bakayoko (Intérieur) lançaient par la même occasion un ultimatum aux déserteurs ou aux vrais invalides circonstanciels. Ils ont jusqu'au 30 novembre pour regagner leurs unités respectives. Au-delà de cette période indiquée, menaçaient les patrons, les éléments réfractaires seront radiés des effectifs.

Une colère justifiée. Car, le chef suprême des Armées, Alassane Ouattara, himself, avait accordé un délai de grâce aux intéressés. A l'issue de la dernière réunion du Conseil national de sécurité (Cns) du 18 septembre 2013, le président de la République lance un dernier appel pour le retour des exilés militaires et paramilitaires, à compter du 1er octobre jusqu'au 30 novembre 2013, délai de rigueur. Passé ce délai, la désertion sera constatée et les mesures réglementaires appliquées, notamment la radiation des effectifs des Forces républicaines de Côte d'Ivoire, de la gendarmerie nationale, de la police nationale et des forces paramilitaires, souligne le communiqué.

Situation préoccupante. La défaillance de certains soldats est constatée au moment où les entreprises et autres projets subversifs sont légion. A Agboville (Est du pays), les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci) ont essuyé trois attaques en l'espace d'un mois. Il n'est donc pas surprenant que la ?'Grande muette?' donne de la voix contre toute irrégularité dans ses rangs.
 


Bidi Ignace

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