vendredi 22 novembre 2013 par Nord-Sud

La parenthèse de l'affaire Bolloré a été fermée, des semaines et des mois sont passés, mais le ministre du Commerce, de l'artisanat et de la promotion des Pme reste le même homme. Pour Jean-Louis Billon qui était face à la presse hier au Plateau, dans le cadre des Rendez-vous du gouvernement'', une situation de monopole ne peut jamais être avantageuse pour une économie. Selon lui, tous ceux qui le pensent se trompent. Et l'ancien président de la Chambre de commerce et d'industrie de rappeler qu'il n'a pas attendu d'être au gouvernement pour s'insurger contre le manque de concurrence dans certains secteurs d'activité en Côte d'Ivoire. Il y a dix ans, j'écrivais à la Banque mondiale et au Fmi pour le dénoncer , a-t-il précisé. Aussi bien sur ce sujet que bien d'autres, notamment la lutte contre les fraudes et l'inflation, l'invité du Cicg n'a pas caché son regret d'être dans un ?'ensemble'' gouvernemental qui manque parfois de synergie. Pour lui, le combat contre le non-respect des normes commerciales ne saurait être l'affaire d'un seul ministre. Il a été critique sur l'absence d'homogénéité dans la chaîne administrative. Déplorant, par exemple, le silence de l'Etat, pendant de longues années, devant la vente de produits pharmaceutiques de contrebande au marché de Roxy, à Adjamé. Ces femmes payent même des taxes communales , a-t-il ironisé. Le ministre du Commerce a par ailleurs dénoncé la porosité des frontières ivoiriennes qui anéantit les efforts de son département contre la fraude commerciale. Au total, l'ancien patron du plus grand groupe agro- industriel de Côte d'Ivoire (Sifca) s'accommode mal des lourdeurs de l'administration publique, et attend plus de dynamisme de la machine gouvernementale. Il a fièrement défendu les méthodes de gestion du secteur privé, méthodes qui reposent sur la rigueur et l'obligation de résultat. Il considère qu'elles peuvent être utiles au public ivoirien. Le ministre Billon ne regrette donc pas les changements qu'il a opérés dans son propre ministère, bien que cela dérange au point de provoquer des mouvements de grève. On me reproche de gérer mon ministère comme une entreprise privée. Oui, je gère mon ministère comme une entreprise privée parce que le secteur privé à des clients que sont les consommateurs. Il se bat pour satisfaire ces clients. Le gouvernement a lui aussi ses clients que sont les populations, il doit pouvoir les satisfaire , a-t-il conseillé. Le hic, c'est que la population qui souffre du non-respect des prix des produits de grande consommation lui reproche, un manque d'efficacité sur le terrain.

Cissé Sindou

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