mardi 3 decembre 2013 par Notre Voie

 J'ai commencé à aller au champ à 7 ans. Je ne suis pas allé à l'école. Mon école, c'est le champ et mon stylo, c'est la machette. Si je dis que je comprends français, j'ai menti. Je n'ai pas grandi à Adaou. J'ai appris les travaux champêtres auprès d'un monsieur du nom d'Aka Amontchi à Krindjabo. Il était mon patron. C'est lui qui a guidé mes pas pendant sept ans. J'ai travaillé pour son épouse et lui avec dévotion et loyauté au point qu'avant de me donner la route, il a fait des bénédictions pour moi. Il m'a dit de persévérer et que je n'allais pas échouer. Il m'a même prédit un bel avenir dans l'agriculture. Au début, je partais au champ à vélo. Plus tard, je me suis acheté une mobylette, sur laquelle je transportais mon épouse pour aller au champ. J'ai commencé d'abord à planter la banane plantain. Je pouvais vendre de la banane et gagner jusqu'à 900 000 FCFA par mois. J'ai commencé à m'intéresser à la culture du café, quand j'ai constaté que le café se vendait bien. Puis, ce fut le cacao. Après l'incendie de mon champ de cacao, je n'ai pas désespéré. Je me suis lancé dans la culture de l'hévéa et du palmier à huile. A côté de cela, je faisais du vivrier. J'ai ajouté à tout cela le teck. Je n'ai pas de maison à Aboisso, ni à Abidjan. Je me suis investi dans la terre. Aujourd'hui, je ne peux pas dire que j'ai réussi. Je ne suis pas riche, mais je n'ai pas faim par la grâce de Dieu. J'aime aider les autres, c'est pourquoi j'ai contribué à la construction de mosquées et d'églises dans certaines localités, de même j'ai construit des écoles pour des villages. J'estime que je suis un planteur complet, parce que je cultive tout. 

Propos recueillis par Sam K.D

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