mardi 3 decembre 2013 par APA

Daniel Kablan Duncan, Premier ministre de Côte d'Ivoire a dénoncé mardi, à l'ouverture de la 17ème Assemblée générale et Conférence de l'Association des Bourses africaines (ASEA), le ?'faible'' taux de bancarisation en Afrique, invitant les Etats africains à une convergence des politiques économiques et financières, a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.

Pour le Chef du gouvernement ivoirien, par ailleurs ministre de l'Economie, des finances et du budget, il faut capitaliser sur les acquis et développer des ?'mécanismes novateurs'', pour permettre une véritable impulsion de l'activité, basée sur des institutions d'émissions plus efficaces et un système financier jouant pleinement son rôle dans le financement des économies et des projets.

Toutefois, estime M. Duncan, les bonnes ?'performances de nos économies cachent cependant de grandes difficultés et de grandes disparités, notamment en matière de levée de fonds en vue du financement des projets tant publics que privés'' précisant que bien de programmes de développement, en Afrique subsaharienne sont restés au ?'stade de rêves''.

?'La raison en est que nos Etats ne se sont pas encore suffisamment appropriés, les instruments et leviers financiers nécessaires, notamment le recours aux marchés de capitaux, pour soutenir les projets susceptibles d'impulser significativement leur développement économique et social'', souligne Daniel Kablan Duncan.

A cet égard, les mesures appropriées devront être prises tant au niveau communautaire qu'à celui des Etats, en vue de lever les contraintes que sont ?'le faible taux de bancarisation qui s'établit pour l'année 2012 à 7% pour l'ensemble de l'Uemoa (Union économique et monétaire ouest africaine) et le faible accès au crédit des PME limitant la valorisation du potentiel de croissance'', dénonce-t-il.

?'Une offre de crédit relativement faible, représentant en 2012, 19,7% du PIB pour la Côte d'Ivoire pour un montant global de 2482 milliards. Cette offre est inadaptée au regard de la demande de plus en plus orientée vers des emplois à moyen et long terme. Le crédit à court terme représente 61%, contre 29% pour le moyen terme et seulement 4% pour le long terme en 2012'' ajoute M. Duncan.

Cette situation, selon le Premier ministre ivoirien, est aggravée par la réduction drastique de l'Aide Publique au Développement (APD), du fait de la ?'crise financière'' persistante dans les pays développés.

?'En outre, malgré un intérêt de plus en plus croissant, le concours des marchés financiers internationaux au profit du continent demeurent limités, en raison notamment d'une appréciation surestimée du risque'' souligne-t-il encore.

Pour remédier à cette situation, il importe, aux dires de M. Duncan, pour les Etats africains de s'engager à ?'?uvrer ensemble afin de libérer le potentiel de notre continent en tant que pôle de croissance économique mondiale'', par un développement accru de son secteur financier, en particulier celui des bourses.

?'Ces actions devraient être mises en ?uvre à l'échelle régionale dans le cadre d'une convergence des politiques économiques et financières, comme c'est le cas aujourd'hui avec l'ASEA. Dans cette optique, la Côte d'Ivoire entend renforcer son ancrage régional, dans la recherche d'une plus grande compétitivité, dans un monde devenu plus global au cours des dernières décennies'', conclut Daniel Kablan Duncan.

Près de 350 personnes parmi lesquelles des représentants des banques d'investissements, des banques d'affaires et des brokers dealer participent à cette 17ème conférence de l'ASEA dans la capitale économique ivoirienne qui prend fin mercredi.

Fondée en 1993, l'ASEA a pour objectif de permettre aux Bourses africaines de devenir des acteurs incontournables de la transformation économique et sociale de l'Afrique à l'horizon 2025.

HS/ls/APA

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