vendredi 6 decembre 2013 par L'intelligent d'Abidjan

Tapé Doh Lucien devra attendre son élargissement judiciaire pour espérer exercer le poste de chef du canton central du département. La décision a été prise le mercredi 4 décembre 2013 par le Préfet d'Issia M. Effoli Benjamin. Qui entend ainsi régler la guerre de leadership pour le contrôle du canton Boguhet que l'ex-chef de la BCC livrait avec le chef central Dédé Séry Justin.

Face à l'ensemble des chefs du département, le Préfet Effoli Benjamin, qui était entouré des Sous-préfets et des chefs des unités de sécurité d'Issia, a également arrêté comme mesures : le maintien du chef central Dédé Séry à son poste et la suppression du collège des chefs de cantons du département . Avant de décliner ces décisions, le Préfet Effoli a expliqué que les chefs traditionnels, dernier maillon de l'Etat, ne peuvent être relevés de leurs fonctions que pour faute lourde (détournement de biens publics, crimes etc). Et que tout chef doit remplir plusieurs critères dont la neutralité politique et la probité. Ainsi, ne doit-il pas être militant actif d'un parti politique et en conflit avec l'Etat via la justice. Ce qui n'est pas le cas de Tapé Doh, qui fut candidat malheureux à la candidature du PDCI aux législatives de 2011 et qui vient d'être condamné à 20 ans de prison ferme dans l'affaire Café-Cacao. Nous jugeons un chef selon son sens de la responsabilité, sa disponibilité et surtout sa probité. C'est dire qu'il n'est pas en conflit avec l'Etat devant la justice. Sur tous ces points, nous n'avons aucun problème avec le chef Dédé. A partir de ce moment, l'administration a l'obligation de le protéger. Pour nous, c'est un bon chef et vous nous donnez raison car, bien que vous ayez créé un collège des 6 chefs de cantons pour le dépouiller de ses prérogatives, vous l'avez maintenu de président du collectif des chefs du département. Pourquoi maintenir quelqu'un à la tête des chefs du département s'il n'est pas bon ? , a-t-il questionné. Puis de souligner qu'il n'entend pas valider une manipulation et le coup d'Etat des partisans de Tapé Dôh. Qui argumentent que le poste est vacant et que leur mentor a été désigné pour combler le vide. De l'avis du Préfet, s'il y avait vacance de poste, on ne demanderait pas au chef Dédé de céder le poste à Tapé Doh. S'il n'y a pas un chef digne ici pour dire la vérité et avoir de la mémoire que Dédé Séry a été investi en 2004 en qualité de chef du canton Boguhet, cela veut dire qu'il y a vacance de poste depuis 1971. Donc, si vous avez pu attendre pendant plus de 40 ans, c'est que vous pouvez attendre jusqu'à la résolution du problème judiciaire de Tapé Dôh. Vous dites que 38 sur 39 chefs ont désigné Tapé Doh comme chef de canton. Cela voudrait dire que Dédé Séry n'est que le seul à se soutenir. Vous remettez en cause son PV de nomination de chef de canton en 2004 alors que le document est fiable. A l'inverse, les deux PV de réunion, à des dates différentes, que vous m'avez présentés pour le choix de Tapé Doh, portent curieusement les mêmes ordres et les mêmes signatures avec le même stylo. Cela pue la manipulation et la mascarade, a-t-il apprécié. Avant d'exhorter les partisans de Tapé Doh à le soutenir devant la justice et d'attendre le dénouement heureux de son procès en appel. Quand cela sera fait, il reviendra ici en Tchiffy. Nous serons là pour l'accueillir avec tous les honneurs et il pourra être chef de canton. Mais, pour l'heure, je ne veux pas qu'on nargue l'Etat, a-t-il conclu.

Dosso Villard

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