jeudi 12 decembre 2013 par Slate Afrique

Pour Matt Wells de Human Rights Watch, cela passe par la prolongation du mandat de la Cellule spéciale chargée d'enquêter sur les atrocités de la crise de 2010-2011.

En novembre 2010, l'élection présidentielle ivoirienne contestée a provoqué six mois de violence pendant lesquels au moins 3.000 personnes ont été tuées. Lorsque la crise s'est achevée en mai 2011, le président Alassane Ouattara a promis de faire en sorte que justice soit faite pour les crimes odieux perpétrés par les forces des deux camps. En Côte d'Ivoire comme à l'étranger, le président Ouattara a été salué pour cet engagement qui devait permettre d'apaiser le dangereux clivage politique et ethnique dont il avait hérité. Ce mois-ci, le gouvernement ivoirien se trouve confronté à une décision cruciale qui indiquera s'il maintient son engagement en faveur d'une justice impartiale.

Au lendemain de la crise, le président Ouattara a créé une Commission nationale d'enquête et une Cellule spéciale d'enquête chargées d'élucider les atrocités qui ont été commises. En affectant des ressources pour soutenir les enquêtes judiciaires sur les graves crimes perpétrés, le gouvernement a suscité l'espoir d'une rupture avec l'héritage d'impunité qui a caractérisé les années de présidence de Laurent Gbagbo.

Les enquêtes sur les crimes dévastateurs commis par les forces pro-Gbagbo pendant la crise ont connu quelques issues positives, aboutissant à l'inculpation de plus de 150 leaders civils et militaires, ainsi qu'à la condamnation par un tribunal militaire de neuf membres des forces armées de Gbagbo. Le gouvernement mérite d'être félicité pour avoir rejeté à plusieurs reprises les appels du camp Gbagbo à une amnistie générale, même si davantage d'efforts sont nécessaires pour instruire les procès des personnes en détention provisoire.

Malheureusement, les crimes graves commis par les forces pro-Ouattara n'ont pas fait l'objet de la même attention. Bien que la Commission nationale d'enquête ait signalé en août 2012 que les Forces républicaines avaient exécuté sommairement au moins 545 personnes pendant la crise, personne n'a encore été arrêté pour ces crimes. Certes, une nouvelle série de procès devant le tribunal militaire ivoirien concerne quelques soldats des Forces républicaines. Mais aucun de ces procès ne porte sur les crimes graves qu'ils ont commis dans le contexte de la crise postélectorale, de la destruction en juillet 2012 d'un camp de personnes déplacées internes ou de la répression brutale suite à des menaces sécuritaires en août 2012. Par exemple, le premier procès était celui d'un caporal inculpé pour homicide involontaire commis en septembre 2011. ... suite de l'article sur Slate Afrique

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