samedi 14 decembre 2013 par Nord-Sud

Depuis dimanche dernier, l'harmattan, ce vent frais et sec, souvent violent et chargé
de poussière, souffle sur la capitale de la paix. Les populations n'hésitent pas à le qualifier
d'hiver ivoirien, à raison des désagréments qu'il cause.

Je ne pourrai pas être là pour le rendez-vous. S'il y a une période que je ne supporte pas à Bouaké, c'est bien cette période de l'harmattan. Je me sens malade, dixit K.J., enseignante, dans un établissement à Bouaké. Elle annule ainsi une séance de travail qui devrait avoir lieu avec sa collègue Touré Silvère. Depuis trois jours, un grand vent frais et sec et poussiéreux souffle sur la capitale de la paix. Les populations comparent ce temps à un hiver ivoirien. Ceci, parce qu'il aurait des incidences sur leur santé tout comme l'hiver est source de maux divers en Europe en ce moment. Depuis que l'harmattan a commencé, ma peau est sèche. Elle devient blanche. Je suis donc allé voir un pharmacien qui m'a conseillé une pommade, témoigne Traoré Issa, professeur de gymnastique.  
Outre les questions de peaux, Kakou Ahou, une jeune commerçante dit être confrontée à une fissuration des lèvres buccales. Regardez ma lèvre inférieure. Elle est fendue. L'harmattan m'a surprise. Comme je n'aime pas les gluants à lèvres, ce sale vent a fendu mes lèvres, se plaint-elle. Sa s?ur Angèle est encore plus malheureuse. L'harmattan me fatigue. Chez moi, ce sont les pieds qui se fendillent. Et ça me fait mal, déplore-t-elle. Elle se tient devant nous, les pieds dans des chaussettes noires. Quant à Cissé Ibrahim rencontré au ?'Grin du Fromager'', il est beaucoup plus  circonspect. L'harmattan n'a pas véritablement d'impacts sur ma peau. Mais je suis asthmatique. Et pendant cette période, je souffre davantage des problèmes pulmonaires. Comme je ne sais que faire, je m'adapte. Il en est de même pour Mamadou Sionkatélé. En cette période, avoue notre interlocuteur, il ressent davantage les douleurs de ses rhumatismes. Au Centre national de recherche agronomique (Cnra) à Bouaké, on certifie qu'il s'agit bien de l'harmattan. Un climatologue avec qui nous avons échangé rappelle même l'impact de ce vent sec sur l'environnement. En réalité, c'est l'harmattan qui accélère la sécheresse et les feux de brousse, se dit-il convaincu. Selon Dr Toto Salomon, médecin généraliste détaché  au service dermatologique, du CHU de Bouaké, l'harmattan a plusieurs dangers sur la santé de l'homme. Pour étayer ses propos, il avance que vous remarquerez que les épidémies de méningite se déclenchent très souvent pendant les périodes d'harmattan.  La poussière que provoque ce vent est source de propagation des maladies d'infectiologies. Poursuivant son argumentaire, il dit recevoir pendant cette période des patients se plaignant de sécheresse de la peau. Cette situation se manifeste par des démangeaisons et des fissurations de la peau. Pour le remarquer, fait observer le généraliste, la peau est déshydratée, elle n'est pas grasse, elle ne brille pas. Selon lui, quand on est confronté à cette sécheresse des peaux, il est conseillé de se rendre à l'hôpital. Il prévient que les questions de peau sont délicates. Il vaut mieux prévenir un spécialiste. A l'endroit de ceux qui ont des problèmes de peaux sèches, le toubib indique la voie à suivre : Il faut recourir aux produits hydratants. Je ne conseille pas d'aller au marché même s'il est avéré qu'on peut en trouver.  Les  produits hydratants, explique-t-il, doivent être  à base d'urée et de glycérine. Sans vouloir faire de publicité, il nous cite pêle-mêle, des produits comme Xérial, Xéraline, Déxéril, Klorane. Le médecin explique également que les enfants sont les plus fragiles pendant cette période.

Par Allah Kouamé à Bouaké

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