mercredi 18 decembre 2013 par Vivre ensemble

S'il est un point sur lequel tous les Ivoiriens sont d'accord, sont réconciliés si j'ose dire, c'est qu'il nous faut nous réconcilier. Il n'est aucun discours politique qui n'en parle, qui ne le réclame, qui ne l'exige. Oui, il nous faut nous réconcilier. Sauf que certains, pour ne pas dire tout le monde, pose des conditions à cette nécessaire réconciliation. On ne se réconciliera jamais tant que tel ne sera pas là. On ne se réconciliera jamais tant que tel ne reconnaîtra pas sa faute. Nous sommes donc face à deux blocs, politiques, antagonistes, qui estiment chacun avoir raison, forcément raison, totalement raison. Ce qui implique que l'autre a forcément tort, totalement tort. Celui qui a raison attend de celui qui a tort qu'il s'excuse, fasse acte de contrition. Dans notre cas, les deux camps estiment, à tort ou à raison, avoir raison. Il faut déduire simplement de tout cela que personne ne veut aller à la réconciliation. Chacun veut simplement imposer sa vérité à l'autre dont il attend la reddition totale.

Alors, que fait-on ? L'une des questions que l'on a toujours éludée est celle de savoir qui il faut réconcilier. Qui est fâché contre qui ? comme diraient les Ivoiriens. Est-ce un parti qui était au pouvoir qui est fâché contre celui qui l'a renversé ? Sont-ce des populations qui se regardent en chiens de faïence et ne cherchent qu'une occasion pour se découper à la machette ? Ne nous voilons pas la face. Il y a les deux. Les partis politiques ont instrumentalisé des antagonismes réels ou imaginaires entre communautés, qui auparavant, vivaient en bonne intelligence. Comment alors dépasser cet antagonisme entre partis politiques qui alimentent celui entre populations?

Nous devrions peut-être commencer par nous réconcilier tous, sans distinction de parti ou d'ethnie, autour d'un certain nombre de valeurs qui ont fait la force de ce pays et ont contribué à son rayonnement international. Nous pourrions commencer par celles inscrites dans notre devise nationale, à savoir, l'Union, la Discipline et le Travail.

Notre pays a commencé sa descente aux enfers lorsqu'au lieu de nous unir autour de notre nation, nous avons commencé à bâtir nos communautés et nos liens de solidarité autour de la tribu, de l'ethnie ou de la religion. Les choses se sont accélérées lorsque nous avons perdu le sens de la discipline, du respect de l'autre, de nos institutions, de nous-mêmes. Enfin, tout s'est délité lorsque nous avons perdu le goût du travail, pour privilégier les raccourcis de toutes sortes. Il nous a alors fallu trouver des boucs-émissaires, à savoir les autres que nous voulions distinguer de nous.

Commençons par nous réconcilier autour de ces valeurs. Pensons en temps qu'Ivoiriens, réapprenons le sens de la discipline, du respect, et remettons-nous au travail. Nous verrons alors que tout le reste viendra tout seul.

Par Venance Konan, DG de du groupe SNPECI

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