samedi 28 decembre 2013 par APA

L'affaire Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale (Cpi), les procès de ses proches en Côte d'Ivoire et au Ghana, ainsi que le verdict du procès des ex-barons de la filière café-cacao ont été les événements majeurs qui ont rythmé l'année 2013 sur le plan judiciaire.

Suite aux séances de divulgation des preuves du procureur contre Laurent Gbagbo, lors de l'audience de confirmation des charges, tenue du 19 au 28 février, les juges de la chambre préliminaire 1 ont décidé le 3 juin dernier, d'ajourner le verdict de cette audience, jugeant les preuves présentées insuffisantes pour mener un éventuel procès contre l'ancien Président ivoirien .

Le porte-parole de l'ex-chef de l'Etat, Justin Koné Katina en exil au Ghana était lui aussi dans les mailles de la justice ghanéenne. Après plusieurs reports du procès, il a, finalement, été libéré et acquitté le 30 août par le juge d'Osu Court (Ghana), Aboagye Tandoh.

84 pro-Gbagbo, parmi lesquels le président du Fpi, (parti de Laurent Gbagbo), Pascal Affi N'guessan, Simone Gbagbo (l'ex-Première Dame), Michel Gbagbo (son fils), Aboudramane Sangaré (compagnon de lutte et cadre de son parti politique), détenus dans les prisons au nord de la Côte d'Ivoire et dans sa capitale économique, ont vu les charges portées contre eux, confirmées, le 10 juillet, par la justice ivoirienne.

Ils sont accusés d'actes de génocide, atteinte à la sûreté de l'Etat, infractions économiques et crimes de sang commis pendant la crise postélectorale entre novembre 2010 et avril 2011. Toutefois, le 5 août, Pascal Affi N'guessan et treize détenus dont Aboudramane Sangaré, Michel Gbagbo, bénéficient d'une liberté provisoire à l'exception de l'épouse de l'ex-président ivoirien.

Le verdict (très attendu) du procès des ex-barons de la filière café-cacao dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial a, également, émaillé l'actualité judiciaire en cette année finissante.

Quatorze anciens dirigeants du binôme café-cacao, dont Henri Kassi Amouzou, Lucien Tapé Doh ont été condamnés le mercredi 6 novembre dernier à 20 ans de prison pour des malversations massives par le Tribunal d'Abidjan, sans mandat de dépôt. Les condamnés et 17 autres prévenus avaient été remis en liberté en janvier 2011, après vingt-huit mois de détention provisoire.

C'est en octobre 2007 que l'affaire du café-cacao a commencé sous le régime de Laurent Gbagbo qui a ordonné l'ouverture d'une enquête judiciaire qui a abouti en juin 2008 à l'arrestation d'une trentaine de dirigeants de la juteuse filière, parmi lesquels l'on dénombre certains de ses proches.

La décision rendue par le juge Hamed Souleymane Coulibaly a été, de l'avis du magistrat, l'épilogue d'un procès hors-norme, qui a duré 18 mois et a dépassé le million de pièces versées au dossier, pour des infractions portant sur des centaines de milliards de FCFA. La défense a parlé de procès politique .

Outre ces différents procès, les récurrentes mutineries suivies d'évasions massives de détenus à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca) et dans plusieurs prisons de l'intérieur du pays sont à souligner au cours de l'année judiciaire 2013.

L'année 2014 sera très décisive puisqu'elle devra connaître l'aboutissement des procès de Laurent Gbagbo à la Cpi, et d'autres pro-Gbagbo, notamment, le leader de l'ex-galaxie patriotique, Charles Blé Goudé, et des militaires proches de l'ex-président en procès dont le général Dogbo Blé Bruno, le Commandant Jean-Noël Abehi, le commandant Séka Séka.

L'ex-Première Dame, Simone Gbagbo, détenue dans une résidence à Odienné (800 kms au Nord) depuis avril 2011 est aussi réclamée par la Cour pénale internationale. Elle sera mieux située sur son sort au cours de la prochaine année.

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