lundi 30 decembre 2013 par Xinhua

ABIDJAN - Les autorités et les experts ivoiriens affichent de plus en plus leur détermination à atteindre l'autosuffisance sur le plan rizicole.

A l'occasion d'un entretien dimanche avec des médias, le directeur général de l'Office national pour le développement rizicole (ONDR) Yacouba Dembelé a assuré que le pays "met les bouchées" doubles pour atteindre l'autosuffisance en riz en 2016.

"Nous comptons produire à cette date 1,9 million de tonnes de riz, contre 1,3 million tonnes en 2013 et 700.000 tonnes en 2010", a révélé M. Dembelé.

A en croire celui-ci, une véritable offensive rizicole est en marche dans le pays, ce qui a permis une réduction de l'importation.

"Entre 2012 et 2013, les importations de riz ont diminué de 30% ", a-t-il indiqué.

Pour Yacouba Dembelé, le cap est aujourd'hui mis sur la performance rizicole et il convient de "labeliser" le riz ivoirien.

Depuis plusieurs mois, les stratégies de développement de la riziculture se succèdent en Côte d'Ivoire dans l'optique de parvenir à l'autosuffisance et de juguler l'insécurité alimentaire.

Le gouvernement ivoirien, à travers l'Office national de développement du riz, a élaboré une stratégie nationale de développement de la riziculture sur la période 2012-2020, en vue de satisfaire, dès 2016, l'ensemble des besoins de consommation nationale en riz blanchi de bonne qualité.

Le coût total du projet s'élève à 672 milliards de FCFA à mobiliser sur la période 2012-2016 à travers le Fonds de développement de la riziculture, les apports des partenaires au développement et ceux du secteur privé.

A plusieurs occasions, le président de l'Association nationale des riziculteurs de Côte d'ivoire (ANARIZCI) Thomas Kouadio-Tiacoh a expliqué que la Côte d'Ivoire peut atteindre l'autosuffisance en riz si une politique de production est bien menée.

"Nous pouvons être autosuffisants et exportateurs en tenant compte du potentiel national avec une productivité qui va de 3 à 10 tonnes à l'hectare et en fonction des cycles. L'importation du riz à grande échelle doit nous interpeller", a souligné l'expert, relevant l'utilité de cette filière pourvoyeuse d'emplois et créatrice de richesse.

Le riz constitue une céréale de grande consommation dans le pays, notamment dans la région ouest du pays où il occupe une place de choix dans les habitudes alimentaires.

En vue de dynamiser la production dans cette région du pays et d'en faire un véritable grenier rizicole, la Banque ouest africaine de développement (BOAD) s'est impliquée dans la relance rizicole à travers un soutien à des projets d'envergure.

La Banque a ainsi octroyé un appui substantiel aux agriculteurs de la région dans le cadre d'un projet de renforcement du secteur rizicole de ce vaste espace qui a subi les affres de la guerre.

Selon le chef de la mission BOAD en Côte d'Ivoire, M. Lossou Galé Djibom, le projet va contribuer à la consolidation de la paix et la cohésion sociale avec la mise en valeur de 3.000 ha de bas- fonds rizicoles dont 1000 ha à réhabiliter.

Du côté des autorités comme du côté des riziculteurs, l'offensive est lancée avec l'appui des partenaires à travers des actions tous azimuts pour relever le défi.

Pour la réussite de sa politique d'autosuffisance en riz, la Côte d'Ivoire compte sur l'appui de plusieurs pays amis, à l'exemple de la Chine qui a fait ses preuves dans le monde en matière de production rizicole.

A la faveur d'une visite en Côte d'Ivoire, le vice-ministre chinois du Commerce Li Jinzao a annoncé la création par la République populaire de Chine à Yamoussoukro (centre, 230 km d'Abidjan), la capitale politique et administrative ivoirienne, d'un centre pilote d'agriculture qui va se spécialiser dans la production de riz.

"Le gouvernement chinois voudrait développer des projets avec Yamoussoukro, tel que le centre pilote d'agriculture", a déclaré le vice-ministre du Commerce non sans insister sur la volonté de la Chine de "planter ou d'aider les Ivoiriens à faire des plantations de riz".

Bien avant cette visite du vice-ministre, la Chine avait posé des actes forts au profit de la Côte d'Ivoire en matière de riziculture, à l'exemple d'un important don d'engrais, de motoculteurs, de faucheuses, de batteuses et de décortiqueuses fait aux autorités agricoles ivoiriennes, le tout d'une valeur marchande d'environ 1,5 milliard de FCFA ( environ 3 millions USD).

Le riz est la première céréale consommée en Côte d'Ivoire, un pays qui ne produit annuellement que 600 000 tonnes de riz blanchi pour des besoins estimés à 1,5 million de tonnes, l'obligeant à une importation massive.

Pour des observateurs, les perspectives sont bonnes eu égard à la mobilisation des acteurs de l'agriculture et au déploiement tant par l'État que par ses partenaires de moyens conséquents pour permettre à la Côte d'Ivoire de relever le noble défi de l'autosuffisance en riz et par ricochet de tracer les sillons de la sécurité alimentaire.

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