Non, M. Aké N'Gbo vous n'êtes pas allé en prison, parce que vous avez servi la République. Vous serviez plutôt un homme, un régime. Vous vous êtes gourés. Ces mots sont du secrétaire départemental du RDR de Man, Blé Mamadou qui les a tenus au cours du réveillon organisé à son domicile ce 31 décembre. Au cours de cette cérémonie où il a été célébré par les membres de son grin pour sa nomination au poste de président du conseil d'administration de la CGRAE, en même temps que le Dr Tia André, élu à la tête de la commune de Man, le secrétaire départemental du RDR a répondu au Pr Aké N'Gbo qui affirmait lors d'une cérémonie de purification le week-end dernier, dans son village devant ses parents, qu'il a fait la prison parce qu'il a servi la République. A écouter le secrétaire départemental du RDR, le FPI et la mouvance présidentielle sont à la base du chaos survenu après les élections en Côte d'Ivoire. Par conséquent, Blé Mamadou s'offusque que ceux-ci n'éprouvent aucun remord. Au lieu de demander pardon, ils narguent les Ivoiriens , a-t-il dénoncé. Quant à l'ex-Premier ministre Charles Konan Banny, président de la CDVR, qui a évoqué le manque de ressources disponibles pour réconcilier les Ivoiriens, Blé Mamadou a rétorqué ceci : Alassane Ouattara n'a pas l'âme d'un méchant. Quand le président de la République prend une décision, il la fait suivre de moyens , a martelé le premier responsable du parti au pouvoir à Man.
Se prononçant sur la vie de son parti le RDR, Blé Mamadou a indiqué que l'avenir est rassurant. A condition, selon lui, de régler quelques problèmes de personnes . Le bilan pour nous est positif à Man. Puisque nous avons obtenu les deux postes de député de la commune. Et le député de la sous-préfecture qui nous a rejoint. Aussi, avons-nous une municipalité RDR , a-t-il précisé. Selon lui, le parti compte consolider ces acquis en faisant en sorte que les querelles intestines cessent très rapidement et surtout en tendant la main à tout le monde . Il n'a pas manqué de plaider pour un RHDP plus fort .
La période postélectorale a été difficile pour tout le monde. Nous qui étions ici ne pouvions pas nous rendre Abidjan ; nous étions sans le moindre sou, parce que toutes les banques avaient fermés. Pour survivre, nous faisions des trocs. Nous nous retrouvions pour partager des informations. C'est comme ça que le grin est né. Nous connaissions des jours heureux ou tristes selon que les nouvelles étaient bonnes ou mauvaises. Nous étions constamment en contact avec le Golf qui subissait un blocus, se souvient Blé Mamadou qui a plaidé pour que le lien créé entre les membres du grin se perpétue et se renforce davantage.
Rahoul Sainfort, correspondant