mercredi 8 janvier 2014 par Nord-Sud

Ousmane Diakité, le secrétaire exécutif du Cosim, a animé hier une conférence de presse pour annoncer la célébration du Maoulid. En marge de cette cérémonie, Sékou Sylla a bien voulu aborder certaines déviations constatées chez les Ivoiriens.

Vous venez de finir une rencontre avec les imams, ici, au siège du Cosim (ndlr, à la grande mosquée de Treichville). De quoi s'agit-il ?
Nous avons abordé la célébration du Maoulid qui aura lieu en Côte d'Ivoire dans la nuit du dimanche 12 au lundi 13 janvier. La partie officielle aura lieu dans la grande mosquée de la Riviera golf. Nous y invitons toute la population musulmane à venir prier. Il y aura des prêches traditionnels, une conférence. Bien sûr, à partir de minuit, chacun rejoindra sa mosquée pour parler du Prophète.

Quelle sera la particularité de ce Maoulid ?
Comme chaque année, c'est d'abord l'occasion de célébrer l'anniversaire du Prophète Mohamed, d'aller à la connaissance de sa vie. Bien sûr, à chaque occasion, nous en profitons pour parler de certains aspects de sa vie. Cette année, par exemple, l'accent sera mis sur le problème de l'éducation de la jeunesse. Car, de nos jours, nous avons beaucoup de problèmes au niveau de notre jeunesse qui a tourné le dos aux valeurs humaines. A côté de cela, nous allons parler de l'amour que le musulman doit avoir pour le Prophète. Nous allons aussi aborder les déviations sur le plan de l'associationnisme et du fétichisme. Parce que nous avons également constaté que dans beaucoup de nos régions, aujourd'hui, le fétichisme et l'idolâtrie ont pris de l'ampleur.

Quelles sont les régions les plus concernées ?
Toute la zone du nord au centre. Nous y avons constaté une recrudescence de l'associationnisme et du fétichisme.

Avons-nous des explications à ce phénomène ?
L'explication est toute simple. Elle est liée à tout ce que nous avons connu pendant la crise. Beaucoup de choses se sont passées. Devant la crise qui s'éternisait, d'aucuns ont même pensé que Dieu n'avait plus la solution au problème de la Côte d'Ivoire. C'est une pratique que nous dénonçons. Le plus grand péché en islam, c'est l'idolâtrie, associer une autre divinité à Dieu. Nous avons un seul Dieu qui est Allah. Qui reste dans l'associationnisme, n'aura pas le salut dans l'islam.

Qu'allez-vous faire pour ramener ces personnes à la raison ?
Ce sera par la sensibilisation. Nous allons nous inspirer de la vie du Prophète qui a lui-même combattu ces fléaux, pour interpeller notre population sur les déviations que nous constatons aujourd'hui. C'est donc l'occasion de le rappeler une fois de plus : nous allons mettre l'accent sur l'amour du Prophète pendant la célébration de ce Maoulid. Pour imiter un exemple, il faut d'abord l'aimer.

Propos recueillis par Raphaël Tanoh

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