vendredi 10 janvier 2014 par L'Inter

Le premier ministre japonnais Shinzo Abe effectue actuellement une tournée africaine dont les étapes sont le Mozambique, la Côte d'Ivoire et l' Ethiopie. L'objectif de ce périple semble clair: refaire le retard du Japon sur la Chine, l'autre géant asiatique dont curieusement le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a précédé le chef du gouvernement japonais de trois jours sur le terrain.

Maputo, Abidjan, Addis-Abeba ce sont les trois capitales qui sont sur l'agenda de la tournée africaine du Premier ministre japonais. Shinzo Abe a ciblé ces trois villes par rapport à leur importance sous-régionale. A Abidjan, la capitale économique de la Côte d'Ivoire où il sera aujourd'hui, Shinzo Abe fera d'une pierre deux coups. En plus des autorités ivoiriennes, il a souhaité rencontrer à Abidjan d'autres leaders africains en l'occurrence ceux de la Cedeao. C'est le cas du président togolais Faure Gnassingbé dont l'arrivée serait prévue ce vendredi 10 janvier dans la capitale ivoirienne. Celui-ci avait déjà rencontré M. Abe en juin 2013 lors de la Ve conférence internationale de Tokyo pour le développement de l'Afrique (Ticad). Le Ticad est une initiative lancée en 1993 par le gouvernement japonais pour promouvoir un dialogue politique de haut niveau entre les dirigeants africains et leur partenaire nippon sur les questions de développement. L'objectif de ce partenariat multiforme étant d'encourager la croissance économique, d'assurer la sécurité alimentaire des pays africains, d'aider le continent à atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Ce partenariat vise également à résoudre les problèmes liés à l'environnement dont l'importante question des changements climatiques. Pour mettre en ?uvre ses différents projets en Afrique, le Japon s'est doté d'un organisme, la ''JICA'', l'Agence japonaise de coopération internationale. La coopération afro- japonaise ne date certes pas d'aujourd'hui, mais le pays du soleil levant s'est quelque peu laissé devancer ces dernières années par la Chine qui a fait une fulgurante percée sur le continent africain. Pendant que le chef du gouvernement japonais entame sa tournée africaine, le ministre chinois des Affaires étrangères boucle lui, une mission sur le continent entamée depuis le 6 janvier et qui l'a conduit en Ethiopie, à Djibouti, au Ghana et au Sénégal. Le périple africain de Shinzo Abe ressemble bien à une contre-offensive diplomatique pour freiner l'infernale avancée de la Chine sur le continent. Elle vise aussi à prouver que le Japon fait aujourd'hui partie des plus grands pourvoyeurs d'aide à l'Afrique. Shinzo Abe qui est accompagné d'une cinquantaine de grands patrons, vient tenir les promesses faites aux dirigeants africains lors de la Ve TICAD. Pendant son séjour, il annoncera des engagements de quelque 70 milliards de Yen, (environ 336 milliards 500 millions de Fcfa). La Côte d'Ivoire est l'une des grandes bénéficiaires de la coopération japonaise. Le Japon a été l'un des plus grands financiers du très coûteux processus électoral ivoirien de 2010-2011 et poursuit ce soutien pendant la période post-électorale. Une grande partie de l'appui financier japonais est constituée de dons. Le 26 février 2013, le gouvernement japonais a adopté le budget rectificatif de l'année 2012. Dans le cadre de ce budget supplémentaire destiné à la réalisation de projets d'urgence, le Japon a décidé d'octroyer au gouvernement ivoirien trois dons d'un montant global de 10.700.000 dollars (environ 5 milliards 350 millions de Fcfa). Le chef du gouvernement japonais qui s'entretiendra avec le président Alassane Ouattara, quittera la Côte d'Ivoire le samedi 11 janvier pour l'Ethiopie.

Charles d'Almeida

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