mercredi 15 janvier 2014 par AFP

Quelques centaines
d'exploitants forestiers ont manifesté mercredi à Bouaké (centre) pour
demander à l'Etat ivoirien l'autorisation de récupérer du bois déjà coupé mais
dont la vente est désormais interdite afin de lutter contre le recul de la
forêt ivoirienne.
Le "bois de vêne", une essence à forte valeur marchande notamment utilisée
pour le mobilier, pousse dans le nord du pays, territoire de savane.
Un décret interdisant son exploitation, sa coupe, son transport, sa
commercialisation et son exportation avait été adopté en juillet dernier pour
lutter contre la destruction avancée de la forêt ivoirienne.
La Côte d'Ivoire ne compte plus que trois millions d'hectares de forêts,
contre 16 millions dans les années 1960. La déforestation a été notamment
engendrée par l'essor du cacao, dont le pays est le premier producteur mondial.
"Nous voulons que l'Etat nous permette d'enlever nos bois coupés qui sont
encore dans les forêts", a protesté Eugène Ehako, secrétaire général de
l'Association pour la promotion d'une exploitation citoyenne.
D'après M. Ehako, 6.000 chargements, qui valent entre 1,2 et 1,5 million de
francs CFA (entre 1.830 et 2.300 euros) l'unité, doivent être récupérés.
Quelque "30.000 jeunes" vivent de ce commerce, a-t-il ajouté.
"Nous ne coupons plus de bois depuis la signature du décret
d'interdiction", a assuré Eugène Ehako, qui a proposé à l'Etat de "reboiser un
hectare de forêt pour 150 mètres cubes de bois enlevés".
"J'ai investi plus de 30 millions (de FCFA, env 45.800 euros) et mon bois
est encore en forêt. Mes créanciers veulent m'enfermer car je ne suis pas en
mesure de les rembourser", s'est ému Lamine Konaté, exploitant agricole vivant
à Bouaké.
Avant juillet 2013, la coupe du bois de vêne était autorisée si le bois
était transformé sur place.
Mais 6.000 mètres cubes de cette essence étaient alors abattus illégalement
chaque mois, sans transformation aucune en Côte d'Ivoire, du fait d'une "mafia
chinoise dans le pays" bénéficiant de "complicités" locales, selon Souleymane
Coulibaly, le président du Syndicat des exportateurs et négociants en bois de
Côte d'Ivoire (Senb-Ci), qui avait qualifié le décret gouvernemental de
"décision salvatrice".

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