jeudi 16 janvier 2014 par Le Patriote

Ce matin dans les jardins de la maison de verre de Treichville, la commission de football féminin récompense les meilleurs de la saison écoulée. Prétexte trouvé par Berthe Adou Caye (Présidente de la Commission féminin) pour lancer la nouvelle saison qui débute le vendredi prochain. Dans cet entretien la patronne du football féminin lève un pan sur ce qui sera la nouvelle saison. Entretien.

Le Patriote : La cérémonie de ce matin n'est-elle pas une cérémonie d'oscars bis pour les femmes ?
Berthe Adou Caye : je ne dirai pas oscars bis. De toutes les façons les femmes ont été associées lors de la récompense des oscars de 1012. Cette année cela n'a pas pu se faire pour la simple raison que la saison du football féminin ne s'est pas terminée à temps. La ligue professionnelle a dû faire sans les femmes et le comité exécutif a jugé bon de faire cette cérémonie avant l'entame de la nouvelle saison. Nous ne parlerons pas des Oscars mais de la cérémonie de récompense des meilleurs de la saison. Quand nous allons reprendre en espérant que toutes les saisons se terminent en même temps, les cérémonies seront combinées comme par le passé. Il faut savoir qu'il n'y a pas la fif d'un côté et le football féminin de l'autre. La commission de football féminin est partie intégrante de la fif et toutes les célébrations se feront ensemble.

LP : Qui seront les lauréats de cette cérémonie ?
BAC : je vous disais que c'est une opportunité de dire que le football féminin au niveau de la fédération n'est pas la cinquième roue de la charrette. Elle en est la quatrième. Nous allons donc récompenser l'équipe championne qui est Omness, la meilleure joueuse grâce à la direction technique nationale qui a suivi tous les matchs, et c'est elle qui, au niveau technique va désigner la meilleure joueuse de la saison. La meilleure buteuse se sera également récompensée. Nous voulons en lieu et place d'une récompense pour l'équipe fair-play, donner des prix d'encouragement aux équipes de l'intérieur. Cette cérémonie est également un prétexte pour lancer la nouvelle saison.

LP : A quoi les fans devront s'attendre cette année en matière d'innovation ?
BAC : Au niveau des équipes ce sera toujours les 10. Certainement que cela va changer l'année prochaine. Nous avons eu une séance de travail avec les clubs en présence du premier vice-président et de la direction technique nationale et nous leur avons signifié qu'on ne pouvait pas continuer de jouer toujours avec les mêmes dix équipes. Nous allons désormais mettre la concurrence entre toutes les équipes. La direction technique nationale y travaille et voit avec les clubs ce qui peut être apporté en plus. L'autre changement cette année sera la longueur de la saison. Quand nous sommes arrivés, le football féminin n'occupait qu'un trimestre. Le comité exécutif nous a recommandé d'étendre nos compétitions sur au moins six mois. Ce qui va permettre d'avoir une équipe nationale féminine compétitive. Et cette recommandation a été émise par la Fifa qui, lors du séminaire performance, nous a demandé d'aller plus loin dans nos championnats. Il faudra donc prolonger la saison avec des tournois. En plus, la DTN va proposer au comité exécutif de faire de la détection à travers tout le pays. Il y aura pas mal de chose cette saison pour booster le football féminin. Avec plus de moyens et de solidarité nous ferons mousser nos activités de sorte à avoir des partenaires pour aider le football féminin.
LP : Pensez-vous à la relève ? Pensez-vous à une compétition des jeunes ?
BAC : Pas cette année même si on pense à la relève. C'est d'ailleurs pour cette raison que le président de la Fif a demandé qu'on prenne part aux éliminatoires du mondial Canada 2014. C'est vrai qu'on s'y était pris un peu tard mais la vision du président était claire. Pour lui il ne peut avoir de discipline sans relève. Si vous demander au sélectionneur, elle vous dira que de nombreuses jeunes athlètes des U20 ont été retenues pour les éliminatoires de la CAN senior.

LP : Parlant de ces éliminatoires, la Côte d'Ivoire entre en lice le mois prochain contre le Mali, peut-on savoir l'état de la préparation des Eléphantes ?
BAC : Vous êtes certainement en retard car depuis plusieurs mois l'équipe nationale est au laboratoire. Nous y avons pensé et ça fait partie des priorités car, le président Sidy Diallo continue de donner les moyens au football féminin. Même si le championnat n'a pas encore repris, il a tenu à ce que cette équipe débute sa préparation.

LP : Sous votre impulsion et celle de la fif, la Côte d'Ivoire a joué sa première CAN. Quel objectif vous vous assignez avant ces éliminatoires ?
BAC : Oui sous l'impulsion d'Augustin Sidy Diallo et de la Fif la Côte d'Ivoire a joué sa première CAN. Et lors d'une récente réunion, le premier vice-président de la FIF en parlait encore. C'est vraiment un objectif que de se qualifier pour la CAN. Mais je le disais tantôt nous avons deux grands adversaires. Le mali et la Guinée Equatoriale qui est tenante du titre. Nous allons nous battre pour y être. Il faut déjà passer le Mali avant de penser à la Guinée Equatoriale.

LP : Quel appel lancez-vous au public et aux partenaires du football féminin ?
BAC : Aujourd'hui le football féminin ne peut pas se développer si on n'y met pas de passion. Il ne peut pas se développer si on attend tout de la fédération. Le pays sort de crise et les entreprises ont aussi des difficultés. Mais nous allons vers elles et si nous sommes épaulés nous pouvons faire de grande chose. Il nous faut des moyens et ce sont les partenaires qui doivent nous venir en aide. On dit ce que femme veut dieu veut. Et nous nous battons, avec la commission permanente et la commission marketing pour trouver les moyens additionnels pour véritablement lancer le football féminin. Pour l'instant et comme on le dit, la plus belle femme ne peut donner que ce qu'elle a.

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