jeudi 16 janvier 2014 par Nord-Sud

La rencontre phare du championnat national n'attire plus de monde au terrain. Du coup, c'est tout le football local ivoirien qui est enrhumé. Mais pourquoi Asec-Africa ne fait plus rêver ?

Baromètre du niveau du football ivoirien, le derby Asec - Africa a fini par con­vaincre les plus sceptiques qu'il ne restait rien du championnat national. Dimanche, à la faveur du premier duel entre les monstres sacrés (40 titres à eux deux), il y avait à peine plus de 300 personnes dans les gradins du Stade Félix Houphouet-Boigny. Une véritable infamie pour les puristes. A y voir de près, ce n'est que la juste récompense de ce qui est semé dans les clubs concernés depuis des années. Ces deux équipes sont sans grand moyen financier.  Comment voulez-vous que le championnat soit attrayant, alors qu'on a du mal à attirer de bons joueurs ou même à les garder, quand on découvre la perle rare ? , s'interrogeait Koné Abdoulaye, président du Denguélé d'Odien­­né, dans une interview parue dans nos colonnes, fin 2013. En effet, les effectifs des deux cadors laissent à désirer, en termes de talents purs. La faute à la disparition de mécènes (Simplice Zinsou par exemple pour l'Africa). Aussi les meilleurs joueurs du championnat préfèrent-ils s'expatrier, au lieu de signer dans l'une ou l'autre des deux formations. Pis, un club comme l'Africa Sports n'a aucun patrimoine. Depuis des années, surtout depuis le retrait de Simplice Zinsou, il va de crises en crises et ne semble pas entrevoir le bout du tunnel. Concernant l'Asec, l'empire mimos tient grâce à son centre d'entraînement transformé en centre d'affaires (hôtel, restaurant). Mais Roger Ouégnin et ses collaborateurs n'attirent plus de noms ronflants, au niveau local ou africain. Pourtant le boss de l'Asec croit savoir où se trouve son malheur :  Partout on voit des soi-disant centres de formations. Ils nous volent nos enfants pour le seul profit d'une poignée de personnes. Ces centres, qui n'ont aucune infrastructure, envoient les enfants dans des pays du Maghreb et du Golfe, souvent même d'Europe, sans garantie aucune. Ce qui fait qu'il est difficile d'avoir de bons jeunes talents, fustige le président de l'Asec. Au-delà de l'incapacité de l'Asec et de l'Africa, c'est la Fédération ivoirienne de football même qui a un problème avec le football local depuis des années. Elle qui n'aide les clubs qu'à hauteur de 50 millions F par saison (payés par tranche de 5 millions F sur 10 mois) là où en Algérie, par exemple, les clubs bénéficient de plus de 500 millions F pour leurs besoins. Mieux, il n'y a aucune promotion véritable autour des matches, de la part de la Ligue professionnelle de football. Que faut-il espérer dans ce cas ?

Sanh Séverin

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