lundi 20 janvier 2014 par Le Patriote

Si leur fierté d'avoir donné au RDR le seul député de la région de l'Indénié-Djuablin a été tempérée par la frustration de n'avoir pas réussi à faire d'Aly Ouattara le maire d'Agnibilékrou, les militants et sympathisants du RDR du Djuablin ne sont pas moins motivés par l'aventure républicaine. Certes, les problèmes, ils en ont à foison, mais les partisans de la formation politique d'Alassane Ouattara restent déterminés à accorder leur confiance au Chef de l'Etat pour un second mandat, eux qui peuvent palper ses actions de développement sur place. Un collège moderne, fruit du PPU et la réhabilitation imminente de l'axe Agnibilékrou-fleuve Comoé en sont des preuves. C'est donc des personnes à la motivation inextinguible que nous avons rencontré dans le cadre des causeries-débats du patriote avec la base.
Les derniers soubresauts d'un harmattan qui a duré plus que d'habitude sont à peine perceptibles dans la capitale du Djuablin, dont nous foulons le sol ce dimanche 12 janvier à 09 heures. deux heures passées pour rallier Abengourou la capitale régionale à ce département distant seulement de 65 km sur une route rendue poussiéreuse par une dégradation très avancée. A l'entrée de la ville, le collège flambant neuf construit par le PPU attend fièrement d'être inauguré. Un tour au quartier Agnikro où se trouve le siège du RDR, gracieusement mis à la disposition du parti par la famille du secrétaire départemental Aly Ouattara. Là, le député Aly Ouattara, ci-devant secrétaire départemental du RDR d'Agnibilékrou et son staff se préparent pour se rendre à des cérémonies funéraires immanquablement nombreuses par ce jour dominical. Obligation de patienter en attendant leur retour.
C'est finalement à 11 heures et demi que débute la rencontre. Le secrétaire départemental Aly Ouattara est entouré de ses lieutenants, se prête à nos questions. les échanges tournent autour du fonctionnement du RDr local, des explications sur la non élection du député qui briguait le poste de Maire avec beaucoup de confiance, les réalités sur le RHDP à Agnibilékrou, leurs rapports avec la Direction logée à la rue Lépic, et au plan national, les promesses d'augmentation salariales et l'appréciation que porte la base sur les grands travaux dont Agnibilékrou est également bénéficiaire, l'actualité nationale avec les propos d'Affi N'Guessanou encore la prochaine libération des pro-Gbagbo, le retour des exilés, et enfin la réélection d'Alassane Ouattara.

Le RDR à Agnibilékrou, contrairement à nombre de localités, fonctionne relativement bien. C'est du moins l'avis des animateurs locaux du parti. En effet, Amian Siriki le député suppléant, Konaté Kader, président du RER, Sangaré Seydou, secrétaire de section du quartier Liberté de la capitale du Djuablinou encore Gueu Blaise, le Président de la CTE (commission technique électorale) confirment la bonne santé de leur parti. Pour eux, les réunions du RDR mobilisent toujours du monde. D'ailleurs, à notre arrivée, un groupe de militants issus des grins de la ville tenait une réunion avec le secrétaire départemental, lequel venait justement de terminer une tournée d'explication des nouvelles lois dans les différentes sections et lieux de regroupement du département. Des militants et sympathisants qui ont toutefois des inquiétudes. Selon les intervenants, le RDR étant au pouvoir, cela devrait se ressentir sur la base. Nous sommes au pouvoir, et nous ne devons plus gérer le parti comme lorsque nous étions dans l'opposition. La haute direction doit nous appuyer. Car le député Aly Ouattara est le seul cadre ici à faire face à tout. Mais à force d'être toujours sollicité, il s'essouffle. Nous souhaitons des promotions pour d'autres cadres et pour le député afin qu'avec les moyens réunis, nous puissions mieux implanter le RDR dans cette zone difficile, conclut, péremptoire, Konaté Kader. Les républicains rencontrés ce dimanche attendent aussi avec impatience la mise à disposition des fonds du FAFCI, mais surtout des fonds jeunes pour juguler un tant soit peu le chômage ambiant. La Première Dame est très sollicitée par la présidente du RFR, Konaté Tioni, qui implore Dominique Ouattara de leur rendre visite pour installer le fonds FAFCI et écouter certaines de leurs doléances.

Des performances malgré le manque de moyens

Et ce manque de moyens a constitué un gros handicap pour les républicains, qui y voient les raisons de l'échec du député Aly Ouattara, qui a pourtant fait une campagne correcte. Et surtout, passé l'engouement de la présidentielle, le candidat des républicains à la Mairie avaient face à lui de gros bonnets du vieux parti. Nous avons manqué de moyens suffisants. Or nous sommes dans un bastion du PDCI. Et chacun sait qu'il faut beaucoup de moyens pour convaincre les électeurs, justifient-ils leur défaite, eux pour qui, avoir arraché le poste de député communal est une prouesse. Les républicains du Djuablin sont unanimes, leur détermination reste intacte, mais l'absence de cadres bien placés apparaît selon eux comme une situation défavorable. Bien plus, Gueu Blaise, président de la CTE locale regrette l'abandon des victimes par le RDR. Si la commission nationale d'enquête a fait une visite dans la localité, leur parti, le RDR, n'a pas daigné envoyer une mission s'enquérir de l'état des 9 blessés et rencontrer les familles des 3 personnes tuées par la garde de Sékré Richard en janvier 2011. Or ils répondaient à un mot d'ordre lancé par le RDR. Le parti nous a abandonnés et seuls, nous continuons de soigner les blessés avec l'aide du député , confie-t-il dépité.

Que la direction donne des instructions

Autre préoccupation. Pour les Républicains d'Agnibilékrou, la coalition qui a porté Ouattara au pouvoir est en léthargie depuis la mort du Maire Kouakou Dja Guillaume. Le député Aly Ouattara dit s'en tenir aux textes qui font du maire le président du RHDP. Je suis légaliste, j'attends que le maire actuel convoque une réunion du RHDP comme les textes l'y autorisent, annonce-t-il. Les premiers responsables du parti à la case ont reçu des clins d'?il des républicains d'Agnibilékrou. Des républicains qui sont nostalgiques du passé, lorsque les dirigeants de haut rang du RDR se succédaient chez eux pour les galvaniser. Aujourd'hui, leurs yeux sont désespérément rivés sur la route sans apercevoir les responsables de la rue Lépic. Et plus décevant pour eux, il n'y a aucun mot d'ordre, comme si la Direction du parti ne vivait pas, disent-ils. La Direction est attentiste. Nous n'avons pas de ligne à suivre. Amadou Soumahoro doit venir nous voir. Il est là pour animer le parti. Il faut des missions, des mots d'ordre. Nous ne rentrons pas dans les débats sur sa démission. Mais il faut que le parti soit mieux géré. Il faut appliquer les textes et aller au congrès s'il y a lieu , observe Gueu Blaise, très vite soutenu par Amian Siriki, le député suppléant. Yao Karim, président du RJR local, ne dira pas autre chose. Il exhorte le premier responsable du RJR à visiter ses bases pour s'imprégner de leurs problèmes et échanger sur les stratégies, conscients que 2015 se prépare dès à présent. Et toutes les structures doivent se mettre au travail selon leur v?u. Il est temps que les instances du parti se remettent en route. Tout dort actuellement. Et le Président ne peut pas tout faire , a insisté Sangaré Seydou, secrétaire de la section du quartier Liberté. Mme Berthé Fatoumata qui abonde dans le même sens milite pour une visite du président de la République, laquelle, est-elle convaincue, motivera les militants.

Des grands travaux du Président

L'actualité générale n'a pas échappé aux hôtes du Patriote. Ainsi, les travaux herculéens initiés par le président suscitent une joie immense chez les républicains du Djuablin, qui y voient leur propre succès. D'autant plus qu'Agnibilékrou vient de bénéficier d'un collège construit par le PPU et attend le début des travaux de réhabilitation de l'axe Agnibilékrou-Comoé. Au-delà de ces travaux, les militants du RDR que nous avons rencontrés se félicitent des actions sociales posées par le Président. Notamment, la récente décision d'augmenter et de débloquer les salaires, même si, notent-ils, beaucoup reste à faire pour améliorer les conditions de vie des Ivoiriens. Pour eux, ce sont ces actions qui militeront pour le chef de l'Etat. Les récentes sorties du Président du FPI n'ont pas échappé aux républicains d'Agnibilékrou. Pour eux, les propos d'Affi N'guessan suppurent l'irresponsabilité, car le président a beaucoup fait pour l'opposition. Notamment la facilitation du retour des exilés et la libération des prisonniers. Toutefois, les victimes ne doivent pas être laissées pour compte. Une recommandation fortement appuyée par Sanogo Vassindou, militant de première heure du RDR. Pour ce dernier, Alassane Ouattara doit renforcer son pouvoir par la nomination de cadres. Et ceux-là existent à foison, jurent-ils.
Armand Déa, correspondant

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