mardi 21 janvier 2014 par Notre Voie

Marcel Gossio, directeur général du port d'Abidjan, sous le régime du Président Laurent Gbagbo, 4 jours après son retour d'exil, a été reçu en audience, hier, par Hamed Bakayoko, ministre de l'Intérieur, à son cabinet au Plateau. Au tereme de la rencontre voici ce que chacun a dit.
Hamed Bakayoko

Nous venons d'avoir une rencontre familiale. Gossio est sorti libre, il n'a pas été arrêté. J'espère que notre appel va trouver un écho favorable auprès de nos frères encore, pour que nous puissions nous inscrire dans une relation sincère de retour à la paix et de réconciliation. Ce n'est pas une stratégie politique, ce n'est pas un piège, c'est une exigence. Nous sommes convaincus que ce pays ne peut se développer durablement que si nous sommes réconciliés, et que si nous travaillons ensemble, dans le respect des institutions, dans le respect des libertés démocratiques.

Les mandats d'arrêt sont-ils abandonnés ?

Vous savez, c'est une affaire de justice. Mais le président a donné l'orientation pour que tout cela soit géré dans un esprit d'apaisement et de réconciliation. Ça veut dire qu'il faut faciliter les choses. Je crois qu'on est dans une tendance qui doit se consolider et se renforcer. On ne fait pas venir les gens pour les mettre en prison, on ne libère pas les gens pour les remettre en prison. C'est un signal que nous donnons. En retour, nous voulons que l'opposition puisse prendre sa place dans le développement du pays. Les discussions que nous avons eues, que ce soit dans le cadre du Cadre permanent de dialogue (Cpd) avec les partis qui en sont membres, que ce soit avec le Fpi, nous allons dans ce sens-là. C'est une conviction. La Côte d'Ivoire ne va se développer que si tous ses fils et toutes ses filles s'entendent sur un minimum dans le respect des convictions des uns et des autres.

Gossio Marcel : Je m'inscris dans la réconciliation

La Suisse a dégelé les avoirs de quelques pro-Gbagbo. Pour vous, est-ce un signal fort d'apaisement.

Gossio : Le dégel des avoirs va contribuer à l'apaisement. C'est une très bonne chose qui entre dans cette dynamique de réconciliation. Que les comptes soient dégelés, c'est une très bonne chose. Mais le président lui-même a pris cette décision aussi de dégeler les avoirs en Côte d'Ivoire.

Qu'est-ce que vous allez faire après votre retour d'exil ?

Gossio : D'abord, je voudrais dire que je m'inscris dans cette dynamique de réconciliation. C'est pour cela que je suis là. Je le ferai au niveau de ma région, je le ferai avec mon parti pour que nous aboutissions à la paix parce que quand il y a la paix, il y a le développement, pour que les Ivoiriens se retrouvent comme par le passé et qu'ils marchent tous la main dans la main en regardant l'avenir avec sérénité.

Avez-vous des préalables ?

Gosssio : On peut l'appeler préalable, on peut l'appeler conditions, on peut l'appeler garantie, on peut l'appeler comme on veut. Mais c'est pour qu'on les lève et qu'on avance, et c'est ce qui est en train d'être fait actuellement. Quand le président dit que les exilés doivent rentrer dans des conditions sécurisées, c'est une garantie qu'il donne. Quand il parle dégel, quand il demande qu'on libère les gens, ce sont des conditions qu'il remplit.

Votre maison est occupée par des militaires. Est-ce qu'ils vont la libérer ?

Gossio : J'espère qu'ils vont la libérer. Le processus est enclenché.

Est-ce que vous avez des regrets ?

Gossio :Par rapport à quoi? Le seul regret que tout le monde peut avoir, c'est qu'après des élections il y ait eu tant de grabuges, qu'il y ait eu des morts. On regrette ça, et on espère que cela n'arrive plus dans notre pays.

Si c'était à refaire, vous allez le refaire ?

Gossio : Refaire quoi ?

Les crimes
Gossio : Mais qu'est-ce que moi j'ai à avoir dans ça ? Ce qui s'est passé, ça s'est passé. Tous les Ivoiriens, chacun a perdu quelque chose, un être humain, du matériel, etc. Ce n'est pas une bonne chose. Nous devons ensemble cultiver la tolérance pour que ça ne se reproduise plus.

Un message aux exilés.

Gossio : Je leur demande de renter pour que nous participions tous à la réconciliation.
Propos recueillis par
Bruno Kouadio

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