jeudi 23 janvier 2014 par Notre Voie

Ouattara et ses partisans veulent transgresser de nouveau les règles démocratiques pour se maintenir au pouvoir.

Alassane Dramane Ouattara a annoncé officiellement sa candidature à la présidentielle de 2015. Il est même déjà en campagne électorale avant terme. Une campagne malicieusement déguisée en visites d'Etat à travers le pays. Sous le vernis démocratique que pourrait revêtir cette démarche, même si celle-ci se fait en violation des règles du jeu prévues par le code électoral, le chef de l'Etat et son camp préparent minutieusement un passage en force en 2015. Un vrai plan B concocté depuis longtemps et définitivement mis sur la table des opérations secrètes par les stratèges du Rdr qui ont compris que le fameux projet de candidature unique du Rhdp autour de Ouattara aura du mal à se réaliser. Leurs actes et discours traduisent éloquemment cette volonté de transgresser les exigences de la démocratie pour se maintenir au pouvoir contre la volonté du peuple ivoirien. Le dernier indice de cet autre complot en préparation contre la démocratie a été livré par Alphonse Soro, président de l'Alliance pour le changement (Apc), un des mouvements d'activistes sans surface au service du régime dictatorial qui sévit en Côte d'Ivoire depuis le 11 avril 2011 de triste mémoire. Candidature unique ou pas, Ouattara sera élu au premier tour avec un score élevé. Nous à l'Apc, nous nous attelons déjà à cela. Nous nous battons sur le terrain pour que le plébiscite se réalise, a confié le président de l'Apc dans les colonnes du journal Le Patriote du lundi 20 janvier dernier. Sur quoi repose la conviction du responsable de l'Apc ? Apparemment rien. Les données de la dernière présidentielle sont loin de donner des gages de confiance au camp Ouattara. Lors du premier tour de la présidentielle de 2010, le candidat Alassane Dramane Ouattara a été accrédité de 27 % des suffrages exprimés, loin derrière Laurent Gbagbo, qui a obtenu 38 % des voix. Henri Konan Bédié, porte-étendard du Pdci, s'en est tiré avec 25 % et a accusé son allié de lui avoir soutiré des voix dans le nord. Un résultat à lire avec de grosses lunettes à l'aune des graves irrégularités qui on émaillé le scrutin dans les zones sous occupation de la rébellion armée (fraude à grande échelle en faveur du candidat Ouattara et violence inouïe exercée par les combattants de la rébellion sur les partisans du président Laurent Gbagbo, constatées par les observateurs électoraux crédibles). Le bilan de Ouattara fortement souillé par l'insécurité ambiante, les crimes des bandes armées à la solde du régime, le chômage, la misère, les résultats financiers en dents de scie, l'exacerbation de la fracture sociale et le bâillonnement des libertés, ne peut pas être une bonne référence en cas d'élections démocratiques.
A supposer que Ouattara soit candidat (le Rdr devra se battre de nouveau pour obtenir l'éligibilité de son président disqualifié en 2000 par un arrêt de la Cour suprême), par quel miracle peut-il gagner au premier tour? A la lumière de ce qui précède, l'actuel chef de l'Etat ne pèsera rien face à Laurent Gbagbo ou devant tout autre candidat issu du Fpi. Même s'il parvient à mettre le Pdci sous sa coupole, Ouattara ne peut prétendre gagner au premier tour d'une élection présidentielle en Côte d'Ivoire. Sans la candidature unique, le sort du candidat du Rdr s'annonce plus lamentable. La trop grande assurance qui anime les partisans du chef de l'Etat ne peut trouver d'explication que dans ce projet de passage en force en 2015. En clair, Ouattara et son camp préparent un braquage électoral dont les signes sont déjà bien perceptibles à travers le refus du pouvoir d'ouvrir le jeu démocratique et le maintien de la terreur à travers le pays.

Jean Khalil Sella

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