lundi 10 fevrier 2014 par Le Democrate

A quelques mois des élections nationales, prévues le 7 mai, les protestations se multiplient. De l'aveu même du ministre de la police, les forces de l'ordre ont tendance à répliquer de manière disproportionnée . Le président Jacob Zuma a condamné ces violences policières qui ont fait 9 morts depuis le début de l'année.

De nombreuses manifestations violentes ont éclaté dans les townships ces dernières semaines, à cause du manque d'eau, d'électricité et la mauvaise qualité des services publics. Les mineurs du platine sont également en grève depuis près de trois semaines, ajoutant encore à la tension sociale.

Des policiers à la gâchette facile

Depuis le début de l'année, 9 personnes ont été tuées dans des manifestations. Samedi, le président Jacob Zuma a dénoncé dans la presse le comportement des policiers sud-africains qui ont, selon lui, la gâchette facile . La veille, vendredi, un mineur gréviste avait été tué dans la province du Limpopo, suite à des heurts entre manifestants et policier.

Non, je ne suis pas content. Je ne pense pas que quiconque puisse l'être avec cette police à la gâchette facile. Ce n'est pas bien du tout , a déclaré le président Zuma dans une interview au groupe de presse Independent Newspaper. Dans un pays enclin aux manifestations , la police doit être formée, spécialement formée , a insisté le président sud-africain.

Un contexte social tendu

Dans son Rapport mondial 2014, Human rights watch s'est dit préoccupé par l'augmentation des violences policières en Afrique du Sud, pointant notamment l'usage d'armes létales par les officiers de police sud-africains. Un rapport qui reprend d'ailleurs largement les conclusions de l'Institut d'étude des questions de sécurité, publié en juillet 2013 (cf. ci-contre), qui remettait déjà en cause les méthodes de la police.

Jacob Zuma nuance ce constat. Selon lui, l'attitude des manifestants qui brandissent des machettes et brûlent des pneus peut contribuer à l'escalade de la violence. Il ne faut pas oublier le contexte , a-t-il souligné. Nous ne pouvons pas blâmer uniquement les manifestants, mais nous ne pouvons pas non plus accuser seulement la police.

Jacob Zuma a cependant admis que la police sud-africaine avait des points faibles, du fait de son histoire liée aux répressions de l'apartheid et de ses difficultés à gérer les mouvements de foules.

Le ministre de la police, Nathi Mthethwa, a pour sa part défendu ses troupes, vendredi, estimant que la police anti émeutes sud-africaine compte parmi les meilleures du monde et qu'elle devait faire face à des armes dangereuses lors de confrontation avec des manifestants.

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