samedi 1 mars 2014 par L'intelligent d'Abidjan

Ly Ramata avait sollicité des avis auprès du gouvernement et via la tutelle. Tous l'ont invitée à prendre ses responsabilités. C'est dans ce cadre qu'elle avait entrepris des séances de travail, avec la société chargée des travaux de réhabilitation de l'Université. En vérité, c'est à la présidente de l'Université Félix Houphouët-Boigny qu'il revient d'assurer la police et la sécurité des sites. C'est à elle et à son conseil de prendre en liaison bien entendu avec la tutelle et les ministères ou structures techniques concernés, les mesures et dispositions visant à garantir l'intégrité physique des étudiants. La situation de désordre et de confusion créée par la crise postélectorale avait fait oublier cette responsabilité qui est la sienne, alors que dans la gestion quotidienne de l'Université, le ministre de tutelle n'intervient nullement. La crise de la police universitaire, est une occasion à saisir pour que chacun joue enfin, pleinement son rôle, sa partition. Tout le monde sait bien les coups que les gens ont laissé le ministre prendre. Pour une affaire d'ampoule et de micro, on accusait Bacongo Cissé ; pour ceci et pour cela c'était Bacongo, comme si l'Université n'avait pas de responsable, comme si le Conseil de l'Université n'existait pas, comme si Ly Ramata n'existait pas, et n'était pas cette dame qui avait défié Aké N'gbo, obligeant tout l'establishment FPI à se mobiliser pour empêcher son élection . Avec cette crise de la police universitaire Ly Ramata Bakayoko (qui, dit-on, se plaignait quelques fois en privé de ne pouvoir travailler, et n'appréciait pas de voir le ministre sur tous les fronts), a désormais l'occasion de montrer toute son autorité et d'aider au renforcement du départ nouveau, un concept de l'émergence qui n'a pu lui être imposée, eu égard aux déclarations publiques qu'elle a faites lors du lancement de la réouverture, en Septembre 2012. La tentative de suspension provisoire de la police universitaire par la présidente du Conseil de l'Université (sur proposition de la majorité de ce Conseil, qui l'a mise en minorité, et la mettait ainsi en demeure d'exécuter les résolutions prises, ou de démissionner) marque une tentative de rupture. Mais en même temps, cela ouvre un nouveau front, une nouvelle petite crise pour des questions de forme. Comment mettre en application la décision de suspension provisoire, une décision prise par un arrêté de Ly Ramata, alors que la police universitaire émane d'un décret ? Le CCDO et le gouvernement seront-ils appelés pour neutraliser et vider la police universitaire, sur la simple base d'un arrêté de la présidente Ly Ramata ? Comment appliquer et faire appliquer la suspension provisoire, en attendant un départ définitif, suite à une éventuelle décision définitive du gouvernement. Selon nos informations seul le gouvernement peut, par décret, décider du départ de la police universitaire à la demande certes de la présidente de l'Université, même si en guise de respect du parallélisme de forme, c'est au Ministère de tutelle de présenter la requête en conseil de Ministres. La démarche de la présidente de l'Université parait donc irrégulière même si de source autorisée, le ministère de tutelle lui a effectivement demandé de prendre ses responsabilités, pour éviter de donner l'impression qu'il fait le travail du conseil de l'Université et de Ly Ramata, à leur place ! L'avis et l'autorisation du gouvernement avaient été requis et obtenus en Mars 2013, pour la mise en place d'une police universitaire. Des débats avaient eu lieu sur la question. Il ne s'agit donc pas d'une lubie, ni d'un caprice. Durant plusieurs mois, à aucun moment, le conseil de l'université et les étudiants n'ont mis en cause de façon argumentée, la pertinence d'une telle initiative. Le gouvernement n'a pas été interpellé, ni saisi formellement sur la question. Désormais il attend que la requête de la présidente soit déposée dans les normes, pour être examinée. Un arrêté même provisoire ne devrait pas mettre fin à la présence de la police universitaire. Les institutions fonctionnant normalement, la requête de la présidente de l'université est attendue. En espérant que les mesures préconisées par le conseil de l'Université et endossées par Ly Ramata (avec ou sans, bon gré), permettront non seulement la reprise des cours, mais surtout assureront une totale sécurité des biens et des personnes sur le campus de Cocody.

Souvaine Doudou

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