jeudi 6 mars 2014 par Nord-Sud

L'université Félix Houphouet-Boigny de Cocody totalise dix jours d'arrêt de cours, à la suite de violences perpétrées dans son enceinte. Que vont décider les enseignants aujourd'hui ?


La Coordination nationale des enseignants-chercheurs de l'université Félix Houphouet-Boigny (Cnec-Ufhb) se réunit ce matin pour une assemblée générale extraordinaire, à l'amphithéâtre Lorougon Guédé. Cette rencontre est censée évaluer la situation de grève en cours à l'université et décider de la con­duite à tenir pour la suite des événements. Joint hier par téléphone, Dr Johnson Kouassi, secrétaire général de la Cnec-Ufhb confirme la tenue de l'assemblée.  Elle aura effectivement lieu. Nous avons reçu le document que nous avons exigé du conseil de l'université. Ce document consacre le départ de la police universitaire. Nous allons le présenter à nos camarades ce matin et ensemble nous évaluerons la situation avant de décider de la conduite à tenir. Je ne peux pas vous en dire plus , nous a-t-il expliqué. La Coordination s'était donnée trois jours de vérification de l'application des décisions du conseil de l'université sur le campus en arrêtant les activités académiques. Le conseil de l'université, présidé par le professeur Bakayoko Ly Ramata, a principalement décidé de la suspension temporaire de ladite police. Une semaine avant, la Cnec-Ufhb avait fait suspendre les cours pour protester contre les violences perpétrées impliquant étudiants et police universitaire. Elle avait, notamment exigé une lumière sur les violences par voie officielle, en dénonçant le mutisme des autorités universitaires. Pour ramener le calme, le ministre de l'Enseignement supérieur, Cissé Bacongo, a annoncé des sanctions contre les éléments de la police impliqués dans la bagarre sanglante. Faisant le point de la situation, Jeannot Loukou, responsable de la communication de la police incriminée, joint par téléphone, mardi dernier, a noté le retour du calme sur le campus. Selon lui, les cours ont repris par endroits et ses collègues sont toujours présents. Laquelle présence a été cons­tatée par notre équipe de reportage, lundi dernier. Poursuivant ses explications, il n'a reconnu qu'une altercation entre ses agents et la Fesci. Contrairement à ce qu'on veut faire croire, il ne s'agit pas d'une bagarre générale entre la police universitaire et les étudiants de l'université Ufhb , a-t-il minimié les raisons qui poussent les enseignants à se dresser contre sa structure. J'en profite pour interpeller le responsable de la Cnec-Ufhb. A travers ses affirmations, il expose la police universitaire. Si un seul agent de la police dans sa mission de paix est agressé par un étudiant, nous allons porter plainte contre le docteur Johnson Kouassi, a-t-il mis en garde. Pour lui, l'unité existe parce que le gouvernement l'a décidé.  Lors d'une session extraordinaire du conseil des ministres, le gouvernement a confié le volet sécuritaire des étudiants des universités publiques à la société d'infrastructures modernes pour le développement de la Côte d'Ivoire (Simdeci). C'est elle, en son sein, qui a créé le département de la police universitaire , a-t-il tenu à rappeler. Réagissant à cette mise en garde, docteur Johnson Kouassia a invité Jeannot Loukou à s'adresser au conseil de l'université, celui-ci étant la plus grande instance du temple du savoir. Les syndicats d'étudiants dans leur ensemble, restent divisés sur la question du départ de la police. Toutefois, cinq organisations sur six interrogées dans nos locaux, vendredi dernier, soutiennent qu'elle doit quitter le campus. Selon les leaders de ces organisations, la présence de ladite police viole les franchises universitaires. C'est dans une telle ambiance que la Cnec-Ufhb se réunit, ce matin. Tous les regards sont donc tournés vers les résolutions qui sortiront de cette rencontre.

Par Nesmon De Laure

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