vendredi 28 fevrier 2014 par Nord-Sud

Près de quatre ans après la fin de la crise postélectorale, les infrastructures dans les différentes régions militaires ont besoin d'être remises à neuf. C'est notamment le cas à Bouaké où notre reporter a constaté que certains camps militaires restent à l'abandon.


Il est 10h 30, ce samedi 15 février, quand nous arrivons à N'Dakro, un quartier de la commune de Bouaké. Pour rallier ce quartier situé  non loin du carrefour du château d'eau d'Ahougnassou, à la limite du bitume, il faut parcourir environ un kilomètre de piste. Nous voici au camp commando de Bouaké. A voir ce camp de plus près, il n'en reste que des vestiges, tant il est à l'abandon. Une broussaille touffue, des arbres et autres arbustes se disputent la vaste cour. Sans leur toiture, les murs décrépis laissent un sentiment de désarroi.  La végétation constituée de mauvaises herbes tranche avec ces espaces fleuris qui donnaient fière allure autrefois au camp commando. Non loin de là, se trouve l'hôpital militaire qui est aussi à l'abandon. Rien n'indique pour le nouveau venu qui découvre ce site que des vies y ont été sauvées. Un peu plus loin, sur la route de Brobo, à Oliénou, un village de la commune de Bouaké, se trouve l'Ecole nationale des sous-officiers d'active (Ensoa). Pour y avoir accès, point besoin de passer par la garde qui était juste à droite, dès l'entrée. Délocalisé provisoirement à Yamoussoukro, à la faveur  de la crise de 2002, le site de l'Ensoa est abandonné et les bâtiments qui le composent sont perdus dans la broussaille. Les murs en état de délabrement avancé portent des traces de balles. L'Ensoa est dans un état de dégradation très avancé. Les bâtiments que compte ce site militaire sont à peine visibles, à cause des herbes, pendant que la bâtisse abritant l'infirmerie est décoiffée.  Sous couvert de l'anonymat, un ancien élève militaire de cette école explique que ce site a été, au début de la crise, un champ de bataille entre les ex-Forces armées nationales de Côte d'Ivoire (Fanci) et les ex-Forces armées des Forces nouvelles (FaFn), lors de la tentative de reprise de la ville de Bouaké les 7 et 8 octobre 2002. Elle n'a donc jamais fait l'objet de travaux de réhabilitation. Contrairement à tous ces différents sites militaires, l'état-major de la troisième région militaire, situé au quartier Sokoura, n'est pas abandonné, même si il a perdu de son lustre d'antan. Autre signe de l'usure du temps: ce camp dont la clôture est tombée en ruine est facilement accessible à tous visiteurs. Quelques résidences du camp sont décoiffées et envahies par la broussaille. Un peu plus loin, après avoir franchi la garde et l'entrée principale, se trouve à droite, en bordure de route, le mess de la garnison du troisième bataillon, présentement en pleine réhabilitation. Mais juste derrière le bâtiment, un champ de manioc est visible. Manifestement, il est cultivé par des soldats, nous indique AS, le jardinier commis à l'entretien du mess. Après une visite de plusieurs locaux du camp, le constat qui s'impose, c'est que plusieurs bâtiments sont encore dans un état de délabrement, même s'ils n'ont pas été décoiffés. Interrogé sur cette situation, le commandant de la troisième région militaire, Tiémoko Tia, est resté perplexe.  Vraiment, ça me dépasse. En son temps, le Bnetp était venu faire l'état des lieux et jusqu'à présent, il n'y a rien eu. Je ne peux donc rien vous dire d'autre, seul le chef d'état-major peut vous donner les informations nécessaires , a-t-il précisé. Après une traversée du camp, plus de  deux kilomètres plus loin, nous voici au troisième bataillon d'infanterie. Ici, tous les bâtiments ont été rénovés. Ce bataillon, contrairement à la plupart des sites militaires visités respire la grande forme. Nous apercevons dans la cour, des soldats en plein exercice militaire. Ce constat est le même au camp Génie situé en face du campus universitaire 1 de Bouaké. En dehors de ces deux sites militaires, le constat général c'est qu'une réhabilitation s'impose dans tous les autres sites militaires de Bouaké. Des officiers et sous-officiers militaires rencontrés, qui ont gardé l'anonymat comme l'impose la profession, disent attendre du gouvernement, une célérité dans la mise à exécution du programme de réhabilitation des camps militaires de la capitale de la paix.


Denis Koné à Bouaké

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