mercredi 2 avril 2014 par Xinhua

ABIDJAN -- Le Front populaire ivoirien (FPI), parti de l'ex-président Laurent Gbagbo, affirme être dans "la dynamique de la rupture" avec le gouvernement après avoir annoncé dimanche de "grandes actions de masse" pour dénoncer la "dérive totalitaire" du pouvoir en Côte d'Ivoire.

"La situation est au point mort, il n'y a pas de dialogue politique, la réconciliation est en panne, c'est pour cette raison que nous avons pris acte de cette rupture et nous sommes dans la dynamique de la rupture avec le gouvernement", a déclaré le président du FPI, Pascal Affi N'guessan, sur la radio onusienne à Abidjan captée mardi.

A l'issue d'une réunion samedi, le FPI a annoncé des marches, sit-in et opérations "ville morte" pour "faire aboutir la lutte pour les libertés, la justice, la réconciliation et la paix" dénonçant de "graves dérives totalitaires" du régime ivoirien qu'il a qualifié de "dictature" au "visage hideux".

La situation sociopolitique qui s'était décrispée en début d'année avec la libération de plus d'une centaine de partisans de Laurent Gbagbo, dont Pascal Affi N'guessan, et le retour d'exil de hauts cadres de l'ancien régime s'est tendue après le transfèrement le 22 mars de l'ex-leader des "jeunes patriotes" pro-Gbagbo, Charles Blé Goudé, à La Haye.

Le président du FPI indique que le retour à la table de négociation avec le gouvernement se fera sous certaines conditions.

"Notre décision de retour à la table de négociation sera conditionnée par la réalisation des premiers points de convergences" enregistrés lors des précédentes discussions avec le gouvernement, insiste-t-il.

Pour Pascal Affi N'guessan, le gouvernement doit "prendre des actes" sur ces points en relation avec la libération des prisonniers politiques, le retour des exilés, le dégel des avoirs, la libération des domiciles occupés.

"Il faut que ces points de convergence fassent l'objet d'actes concrets", de la part du gouvernement martèle le président du FPI qui pense que l'application de ces points contribuerait à "donner des signaux à l'opposition et à l'opinion" que le gouvernement est "décidé à travailler à la décrispation".

"Il faut des actes, aujourd'hui c'est ce que nous attendons", a conclu le président du FPI.

Lancé en 2011, au sortir de la crise post-électorale, le dialogue entre le gouvernement et l'opposition s'est concrétisé en avril 2012 par la création du Cadre permanent de dialogue (CPD) boycotté par le FPI mais réunissant une douzaine de "petits partis" de l'opposition.

Le parti de Laurent Gbagbo a demandé et obtenu du gouvernement un "dialogue direct" en janvier 2013.

Malgré quelques points consensuels, les discussions sont au point mort et achoppent principalement sur la demande du FPI relative à l'adoption d'une loi d'amnistie générale et à la tenue des "états généraux de la République" comme cadre de résolution de la crise ivoirienne.

Le dialogue entre le gouvernement et l'opposition devrait conduire à des élections apaisées en 2015.

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