Abidjan, L'acteur et metteur en scène ivoirien, Bienvenue Neba a présenté mercredi soir sur la scène de l'Institut français de Côte d'Ivoire (IFCI), une douzaine de poèmes et sketches écrits avant 1950 par le doyen des écrivains ivoiriens, Bernard Dadié, marquant la retour du théâtre ivoirien, auquel l'IFCI entend offrir un espace d'expression.
De "je vous remercie mon Dieu de m'avoir créé noir, d'avoir fait de moi la somme de toutes les douleurs" à sa prière pour la délivrance de l'Afrique, en passant par le célèbre "M. Tôgô gnini", l'acteur a revisité en 1h 30 quelques unes des premières ?uvres du père de la littérature ivoirienne comme "Mhoi ceul", "Ile de tempête" ou encore "Les voix dans la tempête".
En tenue traditionnelle ou moderne, chapeau melon sur n?ud papillon et canne à la main, selon la thématique des textes, gouailleur, charmeur, dragueur, critique maniant ironie, dérision, sérieux, légèreté ou gravité, Bienvenu Neba, le verbe haut et puissant, la diction parfaite, a plongé le public dans les textes profonds, subtils, drôles et émouvants dont le plus jeune "Nouvel aurore" a été écrit en 1960, tous les autres datant d'avant 1950.
Soirée des anciens, à travers un hommage de Bienvenu Neba, 69 ans, dont 50 de planches, à Bernard Dadié, 98 ans, autour du thème "un auteur, un acteur : hommage à Bernard Dadié", la soirée se voulait également passage de témoin et moment de rencontre entre nouveaux et anciens artistes.
A ce titre Bienvenu Neba était entouré de jeunes comédiens pour la réplique et les intermèdes musicaux, au nombre desquels, un certain Landry Neba, sur les traces de son père.
"Par le passé, le théâtre marchait bien. J'espère qu'il retrouve son passé", a déclaré Bernard Dadié qui a salué les acteurs pour l'hommage qu'ils lui ont rendu.
La soirée visait à faire revenir le théâtre sur la scène en Côte d'Ivoire après la décennie de crise, soutenir les artistes et comédiens pour le développement et le foisonnement de la richesse culturelle ivoirienne parce que "le théâtre comme tous les autres arts a besoin d'un espace d'expression", a souligné le directeur général adjoint de l'IFCI, Abou Kamaté.
(AIP)
aaa/ask