samedi 26 avril 2014 par Nord-Sud

Excellence, monsieur le président de la République, au lendemain de la crise militaro-politique du 19 septembre 2002, environ 90% des fonctionnaires et agents de l'Etat(pris de panique pour certains, et pour répondre à l'appel de l'ex- Président Laurent Gbagbo, pour d'autres) se sont rués vers les zones Sud dites gouvernementales, abandonnant du coup la population en détresse. Seulement 10% environ sont restés en luttant sous la pluie et le soleil, dribblant les balles de kalachnikovs pour assurer le service minimum. Ces derniers étaient constitués en majeure partie de fonctionnaires du ministère de l'Education nationale et des agents de santé. Ainsi, progressivement, pendant que l'école reprenait vie ( de l'école pour tous à une école reconnue), les agents de santé donnaient des soins dans la mesure de leur possibilité, et prévenaient des épidémies à travers des vaccinations de masse. L'école a protégé la jeunesse contre la délinquance juvénile, la prostitution, la consommation de la drogue et les grossesses précoces. En 2003, l'Etat ayant constaté les effets positifs de cet état de fait, va emboîter le pas à ces fonctionnaires courageux en créant le Comité national de pilotage pour le redéploiement de l'administration(Cnpra). Cette structure avait pour objectif de faire un redéploiement de fonctionnaires dans les ex-zones Cno ( Centre-Nord-Ouest) accompagné de primes d'installation et d'incitation. Les primes d'installation étaient payées en deux temps pendant que les primes d'incitation étaient payées mensuellement sur une période de douze mois, quarante-cinq jours après le paiement de la prime d'installation. A ce jour, nous vous faisons le point de la situation. Les fonctionnaires concernés se divisent en quatre groupes :Le premier regroupement 9.313 personnes concerne les fonctionnaires résidents et redéployés sur la période de 2003 au mois de juin 2006. Ce premier groupe a totalement perçu ses deux primes d'un montant de 3.729.425.000 FCfa depuis la fin de l'année 2009 ; Le deuxième regroupement au nombre de 7.914 sur la période allant de juin 2006 au 30 mars 2008 a seulement perçu sa prime d'installation qui s'élève à 3.251.330.000 FCfa depuis le mois d'août 2012. L'Etat reste donc devoir à ce groupe la prime d'incitation d'un coût total de 2.914.920.000 francs Cfa ; Le troisième groupe dénommé contentieux concerne les omissions, les erreurs sur le grade et des tranches non perçues. Leur effectif est de 363 personnes dans toute l'ex-zone Cno. Et la valeur totale de leurs deux primes est de 114.500.000 FCfa; Le quatrième et dernier groupe est formé d'agents du ministère de la Justice. La valeur de leurs primes s'élève à 82.000.000 francs. Au total,, il ressort que l'Etat de Côte d'Ivoire reste devoir la somme de 3.111.920.000 FCfa à plus de 8277 fonctionnaires et agents de l'Etat des ex-zones Cno. Aussi est-il bon de signaler qu'à la faveur des difficultés faites pour le paiement de ces primes et en raison d'autres difficultés rencontrées par les fonctionnaires en l'absence de l'existence de syndicats, sont nées des organisations pour lutter pour leurs intérêts depuis 2006. Ce sont : Ufaes: Union des fonctionnaires et agents de l'Etat des Savanes ; Ufaed: Union des fonctionnaires et agents de l'Etat du Denguélé ; Cfaev : Coordination de fonctionnaires et agents de l'Etat de Vavoua ; Moforci : Mouvement des forces de Côte d'Ivoire  (Bouaké) ; Cfs : Coordination des fonctionnaires de Séguéla ; Cofaem : Coordination des fonctionnaires et agents de l'Etat de Man. C'est donc en tant que porte-parole des six organisations suscitées que l'Ufaes vous adresse cette lettre ouverte. Excellence, Monsieur le président de République, si nous sommes passés par cette voie, c'est parce que nous constatons avec amertume qu'il y a un blocage dans le processus de paiement de nos primes . Par ailleurs, nous avons essayé en vain d'attirer votre attention à travers des discours ou des pancartes, lors de vos différentes visites d'Etat dans nos zones ( ex-zones Cno). Notre inquiétude s'est aussi agrandie avec la dissolution de la structure Cnpra décidée au conseil des ministres du mercredi 12 mars 2014. N'ayant plus d'interlocuteur direct, nous pensons excellence Monsieur le président de la République que vous êtes notre dernier espoir capable de trouver une solution rapide à notre problème.

Excellence Monsieur le président de la République, l'espoir de plus de 8.277 fonctionnaires et agents de l'Etat des ex-zones Cno de voir payer rapidement leurs primes d'installation et d'incitation repose sur vous. Nous souhaitons donc que vous pesiez de tout votre poids pour la régularisation de cette situation qui n'a que trop durer .

Korhogo, le 30 mars 2014

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