lundi 28 avril 2014 par COMICI

Tradition. L'histoire est cocasse. Inédite. Dans les annales du concours Miss Côte d'Ivoire, elle restera, à jamais, gravée. Nous sommes en 2002, à Bondoukou. Ville aux mille mosquées. Cité agréable, sympathique et propre. Cité de légendes et de mythes. Région hautement touristique, avec les silures sacrés de Sapia à 18 km. Les singes sacrés de Soko à 3 km. Mais aussi et surtout la toute première case de la cité, encore debout, ainsi que la case où séjourna un certain Louis-Gustave Binger, officier et explorateur français bien connu chez nous ou encore la résidence supposée de Samory Touré, unique bâtiment séculaire à étages entièrement bâti en banco et qui nécessite aujourd'hui une rénovation au risque de s'effondrer

Bondoukou la religieuse. Bondoukou, l'animiste. Pour la présélection locale de Miss Côte d'Ivoire 2002, le comité local croyait bien faire en promouvant la culture locale. Oubliant, certainement, de prévenir les anciens.
Tout se passe merveilleusement bien jusqu'à l'invitation sur scène d'un masque sacré: le Biwalôgô. A peine la prestation du masque entamé qu'un épais nuage inattendu se forme dans le ciel. Les étoiles disparaissent. L'air fraîchit. Et un violent orage s'abat sur la capitale de la région du Gontougo. Emportant tout: décor, podium, chaises. Les spectateurs les plus chanceux ont juste le temps de s'abriter quand la majorité est littéralement mouillée. Soirée gâchée. Spectacle reporté au lendemain matin. Une situation jamais vécue

C'est donc le lendemain à 9 heures que reprend le spectacle. Au même endroit, et avec le même public qui a vu les mêmes tickets d'entrée validés. Les mêmes candidates défilent sous un soleil de plomb. Le public se délecte de candidates en plus vraies. Sans les effets des projecteurs, ni des jeux de lumière. C'est connu: la nuit, tous les chats sont gris. La journée, chacun retrouve sa vraie couleur. Tout y passe: teint naturel, teint basané, vergetures. Sourire narquois et crispé. Il a fallu énormément de courage à ces jeunes filles pour affronter le regard, tantôt curieux, tantôt moqueur d'un public en mal de sensation forte

Samedi, à Bondoukou, une pluie drue est tombée sur la ville jusqu'à 22H00, procurant quelques frayeurs à ceux qui étaient dans le public en 2002 et repoussant le démarrage de la présélection locale à 23H00.
Mais, cette fois, toute la région du Gontougo semble avoir donné sa bénédiction. En témoigne la présence très appréciée des autorités administratives, des élus ainsi que de têtes couronnées. Tout est bien qui finit bien

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