mercredi 30 avril 2014 par L'intelligent d'Abidjan

"L'histoire avance toujours par le mauvais côté", disait HEGEL. Mais nous allons faire mentir ce grand philosophe à travers ce que l'actualité nous apprend actuellement avec la visite du Président de l'ANGOLA, DOS SANTOS, à Paris, en France ! Toute une histoire que l'IA vous fait découvrir.

La bataille de cuito-cuanavale

Le destin politique de l'Angola et du MPLA (Mouvement Populaire de Libération de l'Angola) au pouvoir à Luanda s'est joué au cours de cette guerre. Quoiqu'ayant proclamé l'Indépendance de l'Angola, en 1975, à LUANDA, la capitale, du fait de la Guerre froide, ce pays ne connaîtra pas la paix de si tôt. La guerre va durer 17 ans!
Trois factions Angolaises s'opposent alors pour le contrôle de ce vaste territoire riche en pétrole et en diamant :
-Le FNLA (Front National de Libération de l'Angola) de Holden Roberto, fondé en 1962, s'appuyant sur l'ethnie Bakongo, à cheval entre les deux Congo;
-Le MPLA, du Docteur agostino NETO, fondé en 1958, avec pour base sociale principale les Ambundu et les Métis ;
-L'UNITA (Union Nationale pour l'Indépendance Totale de l'Angola) de Jonas SAVIMBI, fondé en 1966 d'une scission avec le FNLA et s'appuie sur l'ethnie Ovimbundu.
Je citerai une quatrième : l'ex puissance coloniale, le Portugal. En effet, quand la Révolution des ?illets met fin au régime Salazariste, en 1974, le nouveau pouvoir annonce son retrait de l'Angola. Sans préparation. La lutte pour le pouvoir entre ces trois factions ou mouvements s'engage avec férocité. Le FNLA et l'UNITA proclament à leur tour, l'indépendance de l'Angola à HUAMBO.
Tous les quatre, soutenus par l'un des deux blocs : URSS avec Cuba, la Corée du Nord, l'Algérie, la Tanzanie, le Zimbabwe, les pays de l'Est Européen...les USA avec l'Afrique du Sud ainsi que le Zaïre de Mobutu, le Gabon, la Côte d'Ivoire, le Maroc, Israël,...
La bataille de Cuito-Cuanavale qui fit plus de 20.000 morts, dont 10.000 Cubains, conduits héroïquement par El Commandante Amaldo Ochoa Sanchez est considérée comme la bataille fondatrice de l'Angola actuel, auréolé sur la scène internationale de la défaite de l'Afrique du Sud, la poussant à céder sur l'indépendance de l'ex Sud Ouest Africain, l'actuel NAMIBIE !

Dos Santos "LE RUSSE"
C'est alors que, suite au décès du Président NETO, entre en scène un jeune, issu de l'élite formé en URSS, Eduardo DOS SANTOS. Il fit ses études supérieures dans ce paradis communiste d'où, il rentrera avec diplôme et une épouse Russe, la mère de sa fille, la belle ISABELLA DOS SANTOS, médiatiquement connue pour sa très grande fortune tant que pour sa reserve, comme son père.
A son accession au pouvoir il n'y a pas eu de lutte de clan; mais l'idéologie a primé, avec l'allié Soviétique comme modèle.
DOS SANTOS se mettra immédiatement à la tâche. Car seul compte, pour lui, le travail. Mais pour cela il lui faut un modèle. Et comme tout dirigeant qui se respecte à cette époque, on ne pouvait lui demander à prendre pour modèle Kennedy ou De gaulle. Idéologie oblige. Il regardera du côté du cercle polaire Nord:
Pas d'éloquence dans les discours à la LENINE, que Fidel CASTRO imite si bien, pour pousser, comme le levain, la foule à la Révolution permanente.
Non plus STALINE, le Petit Père des peuples; avec ses turpitudes et ses complots occasionnant des morts et des Goulags.
Mais il retiendra (de lui) son sens de la stratégie militaire qui lui a permis de vaincre HITLER et son Armée, et se présenter comme le sauveur du peuple Russe, de la Révolution Bolchévique.
L'Angola étant tout aussi en guerre, il lui fallait, à la tête du MPLA, prouver au peuple que la paix ne viendra pas au hasard. Il incarnera alors la victoire, à la mort de SAVIMBI, en 2002.
Mais c'est BREJNEV qu'il incarne le plus : même discrétion. Taciturne à semer la peur chez tout adversaire politique, on ne sait jamais ce qu'il pense ou ce qu'il va vous dire. A la Paul BIYA. Peut-être.
Mais on le dit imbu des renseignements. Des secrets d'Etat. Il écoute beaucoup et se déplace peu; même si à Luanda on voit son sosie partout (sic). Du fait de la colonisation et des privations dues à la guerre, , il a aussi gardé ce Desenrascanço, cette habilité si Portugaise à s'accommoder de tout !
Aujourd'hui, l'Angola de Eduardo DOS SANTOS pèse lourd en pétrodollars. 2ème producteur de pétrole après le NIGERIA. En 2013, ce sont 8.000 milliards de Dollars qui ont été mobilisés en investissements internes par le Gouvernement Angolais. De quoi susciter des appétits !

La Françafrique : de Mitterrand à Hollande

Il n'est pas question d'ouvrir les archives pour comprendre (que) dès les premières hostilités, le Service Action de la SDECE Français (Ndlr service secret français de renseignement et du contre espionnage) a apporté son soutien à l'UNITA de Savimbi.
Et depuis la Françafrique s'est mis en branle pour le soutenir : la Côte d'Ivoire d'Houphouët Boigny, le Zaîre de Mobutu, le Gabon de Bongo, le Togo d'Eyadema, le Maroc du Roi Hassan II,...
Savimbi sera tour à tour accueilli dans ces pays en ami, même si MTTERRAND, en 1981, arrive au pouvoir avec ses bonnes intentions de Gauche, annonçant la fin de la Françafrique.
Mais dès ce moment, les choses deviendront un peu plus normal pour le Président DOS SANTOS et ses camarades de Luanda. Car, on le sait, Mitterrand, dans l'opposition, avait longtemps fustigé la politique de la Droite Giscardienne qui soutenait Savimbi.
Malgré tout cela, les affaires restent les affaires : TOTAL, reste leader des majors pétroliers en Angola. TOTAL n'est pas Elf avec ses affaires à ne point finir. Mais on ne pourrait nier son rôle dans ce séjour Parisien du Président Angolais.
Non plus, celui très consensuel du Président HOLLANDE qui, enterre définitivement l'affaire dite de l'ANGOLAGATE. Alors qu'à l'ELYSEE, il est toujours dit (que) l'Exécutif ne se mêle pas du Judiciaire. Sans cela, évidemment, le Président DOS SANTOS ne ferait pas ce voyage de haute portée politique et pétrolier !
Encore, HOLLANDE rebondit face au coup de KAGAME lors du 20e anniversaire du génocide. DOS SANTOS et KAGAME ne se parlent pas depuis l'interposition de l'armée Angolaise face au Général James KABARERE, sous KABILA père.
Il y a aussi le dossier Congolais de Brazza où SASSOU II tente un SASSOU III lors des prochaines présidentielles. Sans oublier la CENTRAFRIQUE. C'est dire (que) l'influence Angolaise est certaine dans cette partie de l'Afrique, baignée par le Golfe de Guinée et très riche en pétrole et en gaz.

Et...Gbagbo

A son accession au pouvoir, le Président GBAGBO a tout simplement réchauffé les relations diplomatiques entre son pays et l' Angola qui existaient. Entre amis de gauche, cela va tout simplement de soi.
Malgré son soutien à Savimbi et son hostilité au Communisme, le Président Houphouët avait reconnu le Gouvernement Marxiste-Léniniste au pouvoir à Luanda.
Mais il demeurait une zone d'ombre : de façon officieuse, Savimbi et "son diplomate" le Dr Kacoumba Marquès, avaient des liens forts avec LE VIEUX. Cela gênait Luanda.
Et c'est-ce genre de rapport auquel GBAGBO va mettre fin. A la grande satisfaction de DOS SANTOS !
Le Président DOS SANTOS a soutenu GBAGBO. Ce n'est pas un secret. Mais la France de Gauche comme de Droite, avec CHIRAC, SARKOZY, HOLLANDE, ne l'ont pas soutenu. Ce n'est non plus pas un secret.
Le Président Houphouët aimait dire :
"Quel que soit l'hôte de l'ELYSEE, la politique de la France à l'égard de l'Afrique ne change pas !"
N'est ce pas encore nous voyons avec le tapis rouge tendu au Président DOS SANTOS, à l'ELYSEE ?
Par Daouda Diomandêh

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