mercredi 30 avril 2014 par L'intelligent d'Abidjan

Sindou Bamba, Coordonnateur général du Regroupement des acteurs ivoiriens des droits humains (RAIDH) et sept autres organisations ivoiriennes de défense des droits de l'Homme ont présenté, le mardi 29 avril 2014, la synthèse de dix rapports compilés sur les violations des droits de l'Homme en Côte d'Ivoire durant la décennie de crise militaro-politique. Intitulé : Côte d'Ivoire, une décennie de crimes graves non encore punis , ce rapport rappelle les atrocités, jusque là restées impunies, et qui ont été vécues par les populations, de septembre 2002 à mai 2011. Les rapports mentionnent, à cet effet, que les crimes ont été perpétrés par une diversité d'acteurs, issus des rangs de tous les protagonistes de la crise politico-militaire (MPCI, MPIGO, FN, FDS, FRCI, FESCI, mercenaires et milices diverses, dozos) . Face à un processus de justice transitionnelle qu'elles jugent peu intelligible et dont les Institutions en charge tardent à définir clairement une politique unique de prise en charge, ces organisations plaident dans leur rapport pour une justice équitable à l'égard des victimes ainsi qu'une réparation des torts qu'elles ont subies. Elles ont donc adressé des recommandations au Président de la République ; au ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et de la Sécurité ; au ministre délégué auprès du Président de la République chargé de la Défense ; au Garde des Sceaux, ministre de la Justice, des Droits de l'Homme et des Libertés publiques ; à la Cellule spéciale d'enquête et d'instruction ; au ministre de la Solidarité, de la Famille et de l'Enfant ; à la Commission dialogue, vérité et réconciliation et aux partenaires techniques et financiers. Entre autres recommandations, ces organisations demandent d'étendre le mandat de la Cellule spéciale d'enquête et d'instruction aux événements allant de septembre 2002 à mai 2011 ; de veiller au retrait effectif et sans délai des dozos du système de sécurité nationale ; l'élaboration dans les meilleurs délais, en consultation notamment avec les défenseurs de droits de l'Homme, les associations de victimes et le barreau, d'un projet de loi portant sur la protection des victimes, témoins et présumés auteurs des violations, ainsi que des magistrats ; de définir clairement et communiquer au grand public une politique de prise en charge des victimes ; d'apporter une assistance médicale et psychologique aux victimes.

A.Aguié

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023