lundi 5 mai 2014 par Le Nouveau Consommateur Hebdo

Que retenir du geste de l'ambassadeur des Etats-Unis en Côte d'Ivoire à la faveur de la Journée internationale de la Terre célébrée le 22 avril ?
Après avoir produit un éditorial-plaidoyer en faveur de la préservation de l'environnement, dans lequel on peut lire, Bien que de nombreuses mesures nécessitent une coopération d'actions entre les gouvernements et les initiatives à l'échelle internationale, il y a aussi des actions que nous pouvons tous prendre dans nos quartiers pour rendre notre monde plus propre, plus sûrUn moyen d'y parvenir est le recyclage. Réutiliser les bouteilles en verre et en plastique de façon appropriée. Recycler les sacs et autres emballages en cartonjuste ramasser les ordures autour de nous, joignant l'acte à la parole ; il s'est rendu à Yopougon FICGAYO, le 26 avril, pour ramasser les ordures que nous produisons quotidiennement, ( Lire page 12). La preuve par l'exemple de sa volonté de laisser aux générations futures, la planète en meilleur état.
Venant du représentant de la première puissance économique mondiale, dont le mode de vie et les idées influencent une grande majorité de citoyens de part le monde, on s'attendait à ce que le geste du diplomate américain fasse tache d'huile.
Hélas, il n'est venu à l'idée à aucun de nos maires, ni à notre ministre de l'Environnement et du Développement durable de prolonger cette action symbolique, ce belle exemple d'humilité.
A quoi bon dans une ville où, en réalité la production de l'insalubrité est un sport national?
En dehors de se plaindre éternellement, que font les Ivoiriens pour vivre dans un cadre propre et sain ?
Une semaine après ce geste, aucun sursaut d'orgueil. Abidjan est toujours aussi sale. Sans distinction de classe sociale, on continue de se débarrasser de ses ordures dans les rues. A bord des grosses cylindrées, assis au fréon, on jette par-dessus les vitres teintées, les mouchoirs et autres emballages. Dans les marchés, les commerçant (e) s ne jugent même plus utile de faire le moindre effort pour garder propre leur cadre de travail. Attendant que la mairie vienne le faire. Dans nos quartiers, la mode est à l'écoulement des eaux usées et puantes. Le seul ilot qui résiste encore ( ?) à cette insalubrité ambiante qui a conquis tous les espaces commence au seuil de nos domiciles. A ce qu'il parait, vivre dans l'insalubrité, manger dans des endroits que fuit l'hygiène, ne tue pas africain !
Et pourtant. Notre espérance de vie fait partie des plus faibles au monde. Combien d'années vivons-nous avec notre crasse qui est supposée renforcer notre système immunitaire ?
Parmi les causes qui endeuillent le plus les familles dans notre pays, l'insalubrité figure en bonne place.
La fièvre typhoïde, la tuberculose, l'insuffisance rénale, le paludisme ou encore le cancer sont parfois la conséquence d'un refus d'hygiène.
Si moi, ambassadeur des Etats-Unis, je suis là aujourd'hui pour ramasser les ordures, c'est que tous les Ivoiriens peuvent le faire. C'est un acte citoyen qui protège notre environnement. Déclarait S.E.M Terence Mc Culley, au terme de son passage à Yopougon.
Sera-t-il entendu ?

Par Bony Valery

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