lundi 12 mai 2014 par L'Inter

Le 14 avril 2014, la secte islamiste Boko Haram enlève plus de 200 jeunes filles dans un collège à Chibok, dans l'Etat du Borno dans le Nord-Est du Nigeria. Quelques jours plus tard, alors que les parents ne savaient plus à quel saint se vouer pour retrouver leurs enfants, Abubakar Shekau, le chef des radicaux pousse le cynisme en annonçant dans une vidéo, son intention de vendre ces adolescentes à des hommes qui les marieront de force. Ce projet abject, est la provocation de trop qui a suscité la levée de boucliers de la communauté internationale. La France, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, Israël et même la Chine, d'ordinaire peu regardante sur les questions des droits de l'homme, ont crié haro sur la bêtise de ces sinistres individus et promis leur aide pour les traquer et libérer les prisonnières. On ne peut que saluer l'élan de solidarité de ces puissances extérieures au continent, face à l'attentisme légendaire des pays africains. A la place de la Cedeao, et de l'Union africaine qui se sont murées dans un silence révoltant, c'est encore la France, la même qui a sauvé le Mali du péril islamique et évité un génocide en Centrafrique, qui vient de prendre encore l'initiative d'un ''sommet de dirigeants africains sur la sécurité au Nigeria''. Derrière cet altruisme tous azimuts, certains subodorent évidemment des intérêts économiques. Le géant pétrolier africain n'a t-il pas ravi depuis le début de cette année à l'Afrique du Sud, sa place de première puissance économique du continent? En effet, tous ces pays engagés dans la traque à Boko Haram, possèdent d'importants investissements chez le premier producteur africain d'or noir (2millions de barils/jour). L'Américain Chevron y est le troisième plus grand producteur de brut avec près de 1.500 milliards de Fcfa d'investissement par an. Le Français Total publiait lui, le 31 mars 2014, ses résultats pour l'exercice 2013 qui se chiffrent à 700 milliards de Fcfa environ. La semaine dernière, Li Keqiang, le Premier ministre chinois déclarait à la veille du Forum économique africain tenu à Abuja, que les échanges commerciaux entre la Chine et le Nigeria ont atteint en 2013, le chiffre de 1.800 milliards de Fcfa. En accourant au chevet du géant africain malade de cette ''peste'' qu'est Boko Haram, ces puissances ne font pas que porter assistance à ce pays en danger, mais viennent aussi pour veiller sur leurs investissements, ce qui paraît tout a fait normal.

Charles d'Almeida

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